La morphologie flexionnelle du genre neutre en roumain

Autor: Curchi, Corina
Rok vydání: 2022
Předmět:
Zdroj: Linx.
ISSN: 2118-9692
0246-8743
DOI: 10.4000/linx.8764
Popis: Cet article présente une description du genre neutre en roumain. Selon la grammaire traditionnelle, le roumain a trois genres : le féminin, le masculin et le neutre. Cette conception pose un certain nombre de problèmes. En effet, le neutre n’a pas de morphème désinentiel propre, ce qui rend difficile à concevoir l’existence autonome de ce genre. Le neutre est exprimé notamment par un syntagme nominal masculin au singulier et un syntagme féminin au pluriel ; en outre, il est réservé aux noms inanimés, même s’il y a des exceptions. Dans une approche diachronique, on se heurte à de nombreux phénomènes de variation morphologique, qui peuvent concerner la forme des désinences et de nombreux changements de genre, ce qui a comme conséquence l’imprédictibilité de la classe de genre (Maiden 2013, Pană Dindelegan 2015). Nous focaliserons notre recherche sur le traitement synchronique du suffixe latin - -ora, autour duquel se concentre, puis se résout, la problématique du neutre roumain. On questionnera notamment son bimorphisme (Maiden 2016), qui justifie les allomorphies et le marquage secondaire de pluriel féminin, aboutissant à la formation de ces pluriels appelés neutres. On évaluera leur statut lexical, le caractère dérivationnel ou non de l’allomorphie et les liens grammaticaux qui s’avèrent compatibles avec la variation morphologique continue du roumain. Le neutre roumain pose d’autres questions. Divers aspects qui relient le neutre au féminin seront explorés, comme l’accord sémantico-syntactique entre les entités inanimées, qui se réalise quasiment toujours au féminin, le cas le plus surprenant étant l’accord au féminin de deux entités masculines. Notre attention portera tout particulièrement sur le neutre sémantique, c’est-à-dire dans les cas où le locuteur qui ne connait pas le référent dont il est question emploie des pronoms féminins au singulier ou au pluriel, contrairement à d’autres langues qui emploient le masculin par défaut. This paper presents a description of the Romanian neuter gender. According to traditional Romanian grammar, the Romanian language has three genders: feminine, masculine and neuter, a hypothesis that leads to several questions. One of the problems that arise first is the lack of its own gender-specific ending morphemes, hence the difficulty of a clear analysis. A neuter is identified as a masculine noun phrase if it is singular and a feminine noun phrase if it is plural, and it is almost reserved for the inanimate class with some exceptions. Following a diachronic approach, we face a perpetual morphological variation, including ending variation and numerous gender shifts, which seems to lead to the unpredictability of the gender class (Maiden 2013, Pană Dindelegan 2015). This article will focus on the synchronic analysis of the Latin suffix -ora, around which is concentered the issue. It will treat especially its bimorphy (Maiden 2016) which justifies the arising allomorphy and the second feminine plural marking leading to the formation of these plurals called neuters. We will evaluate its lexical status and the allomorphy’s derivational status as well as its grammatical relations which turn out to be compatible with the continuous morphological variation of the Romanian language. The topic doesn’t finish at these features. Various aspects that link the neuter to the feminine will be explored like the semantical-syntactic agreement between inanimate units that is almost realized to the feminine, the most surprising case being the feminine agreement of two masculine units. Another particularity is the semantic neuter (when the speaker doesn’t know the referent) that is realized in Romanian via the determinants, feminine singular or plural pronouns, despite other Romance languages that employ masculine due to the lack of neuter.
Databáze: OpenAIRE