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Résumé Cet article offre une analyse approfondie des politiques publiques en matière de transhumance au Bénin, en examinant les dispositifs juridiques nationaux et régionaux ainsi que les pratiques observées sur le terrain. A cet effet, une approche méthodologique rigoureuse, comprenant la collecte de données dans la littérature et l'organisation de focus groupes dans les localités de Malanville a été utilisée. Elle a permis d’identifier des décalages significatifs entre les lois existantes et leur application en milieu réel. Nos résultats indiquent que dans la sous-région, chaque pays a un dispositif juridique en matière de transhumance qui n’est pas conforme ou contradictoire au règlement communautaire. Il existe également des lois qui sont instaurées, mais non appliqués. A cela s’ajoute les lois déjà obsolètes non actualisées. Au Bénin, la faiblesse des lois face aux conflits résulte entre autres de leurs imprécisions, de la mauvaise gestion des conflits, la marginalisation des communautés pastorales dans les stratégies de gestion de la transhumance et la méconnaissance des lois par les communautés agropastorales. Pour apaiser et rendre stable la transhumance transfrontalière, il est important d’harmoniser le cadre juridique régional et de revoir ses insuffisances. Mais avec la mise en œuvre du Projet de Sédentarisation des troupeaux de Ruminants au Bénin (ProSeR) et la mise en place d’un haut-commissariat à la transhumance dans l’optique de réduire la mobilité du bétail et de développer de l’élevage sur place, l’harmonisation des textes entre les pays de la sous-région semble ne pas être pour bientôt. Il ressort de ce travail, que la réglementation et son application sont des axes fondamentaux pour relever les défis de la transhumance transfrontalière et des pratiques pastorales, mais une analyse plus approfondie des contraintes est nécessaire pour évaluer leur impact sur le développement et proposer des solutions de remédiation. Mots clés: Pastoralisme, Politiques Publiques, Transhumance Transfrontalière, Bénin Abstract This paper provides an in-depth analysis of public policy on transhumance in Benin, examining national and regional legal frameworks as well as practices observed in the field. To this end, a rigorous methodological approach was used, including data collection from the literature and focus groups in the Malanville localities. It allowed us to identify significant gaps between existing laws and their application in the field. Our results indicate that in the subregion, each country has a legal framework for transhumance that does not comply with or contradict community regulations. There are also laws that are in place but not enforced. In addition, there are obsolete laws that have not been updated. In Benin, the weakness of the laws in the face of conflicts results from, among other things, their imprecision, the poor management of conflicts, the marginalization of pastoral communities in transhumance management strategies, and the lack of knowledge of the laws by agropastoral communities. In order to calm down and make cross-border transhumance stable, it is important to harmonize the regional legal framework and to review its shortcomings. However, with the implementation of the Ruminant Herd Sedentarization Project in Benin (ProSeR) and the establishment of a high commission for transhumance with the aim of reducing livestock mobility and developing local livestock production, the harmonization of texts between the countries of the sub-region does not seem to be forthcoming. This work shows that regulations and their application are fundamental to meeting the challenges of transhumance and pastoral practices, but a more in-depth analysis of the constraints is necessary to assess their impact on development and propose remedial solutions. Keywords: Pastoralism, Public Policies, Cross-border Transhumance, Benin |