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This essay examines a little-studied aesthetic collaboration between Aimé Césaire and Wifredo Lam to depict doves and a bird of prey (called “menfenil”) in text and image. “Colombes et menfenil” was the title of a selection of poems by Césaire that was published in Hémisphères magazine in 1944 with an illustration by Wifredo Lam. Both birds also appear in Césaire’s Cahier d’un retour au pays natal and Lam’s illustrations of the Spanish translation of this poem published in Cuba the previous year. They go on to recur in later paintings by Lam: “Menfenil” (1947), “Lunguanda yembe” (1950), and “La colombe noire” (1959). The birds in question have archetypical significance as symbols of peace and war that connect to the history of colonialism. I propose with this essay a critical dialogue with Césaire and Lam’s work on these birds to diffuse the conquest-thinking that informs the symbolic economy and contributes to normalizing the persistence of racialized hierarchies embedded in the history of colonial dispossession and exploitation. In their collaborative aesthetic recasting of these archetypal bird figures, I argue that both poet and painter symbolically take them over to take flight from conquest. Cet essai analyse une collaboration esthétique peu étudiée, celle d’Aimé Césaire et de Wifredo Lam, à travers des colombes et un oiseau de proie (appelé « menfenil ») présents à la fois dans leurs textes et leurs images. « Colombes et menfenil » est le titre d’un groupe de poèmes de Césaire publié dans la revue Hémisphères en 1944, avec une illustration de Wifredo Lam. Les deux oiseaux apparaissent également dans le Cahier d’un retour au pays natal de Césaire et dans les illustrations offertes par Lam pour la traduction espagnole du poème, publiée à Cuba l’année précédente. Ils figurent aussi dans les peintures ultérieures de Lam : « Menfenil » (1947), « Lunguanda yembe » (1950) et « La colombe noire » (1959). Ces oiseaux représentent une figure archétypale de la paix et de la guerre liée à l’histoire du colonialisme. Je propose dans cet essai un dialogue critique avec l’œuvre de Césaire et de Lam concernant ces oiseaux pour examiner une pensée de la conquête qui a produit une économie symbolique contribuant à accréditer des hiérarchies raciales persistantes ancrées dans l’histoire de la dépossession et l’exploitation coloniales. Dans leur commune refonte esthétique, le poète et le peintre utilisent tous deux ces oiseaux archétypaux comme moyen pour s’envoler loin de la conquête. |