Claudia Rankine’s Citizen: A Network-Text
Autor: | Hinds, Michael |
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Rok vydání: | 2022 |
Předmět: |
fabrication et diffusion numérique du livre
Rankine (Claudia) hierarchy and network 2016 US presidential elections militantisme anti-raciste élections présidentielles américaines de 2016 post-capitalisme book design and digital circulation General Materials Science hiérarchie et réseau American poetry poésie américaine postcapitalism anti-racist activism |
Zdroj: | Sillages critiques. |
ISSN: | 1969-6302 1272-3819 |
DOI: | 10.4000/sillagescritiques.13544 |
Popis: | Claudia Rankine’s Citizen: An American Lyric (2014) uniquely dramatizes the threat (or promise) of the obsolescence of the poetry collection in the age of postcapitalism. Through its unlikely appearance at a Donald Trump rally in Illinois in 2015, the book went on to experience a viral media life, connecting to networks and interpretative communities far beyond its presumptive field. What is more unlikely than the idea of a poetry book disrupting the media stream of a presidential campaign? And yet, in doing so, Citizen fulfilled the role of disruptive political agent that Bifo Berardi envisioned for poetry in The Uprising: Poetry and Finance (2012). To create such disruption, however, an image must be allowed to join the media stream, so that the poetry collection can no longer remain a zone of internalization, defined solely by what lies inside. Arguably, all the book needs to be allowed to circulate is a cover. While Rankine’s book evidently provides more than that, still the reception of Citizen makes it clear that processing a poetry book is both a visual and literary experience. Rankine’s previous collections already gestured towards the book as material object, but in Citizen it dominates her practice, as she acknowledges how digital technologies have, for better or worse, rewired everybody into conceptualizing on sight, reinforcing – rather than extinguishing – the look-first racism of contemporary culture. Citizen’s impact is not just a matter of its internal literary dynamics, therefore. To the disinterested viewer, it exists primarily through its external visual impact, a thing to be looked at rather than read. Drawing on Paul Mason’s opposition between hierarchy and network, this essay demonstrates that the poetry book, a traditionally hierarchical object, is reinventing itself as a network in the digital age. Citizen: An American Lyric (2014) de Claudia Rankine incarne particulièrement bien la menace (ou la promesse) de l’obsolescence du recueil poétique à l’ère du post-capitalisme. Son apparition incongrue lors d’un meeting électoral de Donald Trump dans l’Illinois en 2015 a déclenché un emballement médiatique autour du recueil qui lui ont permis de toucher des réseaux et communautés bien plus vastes que le seul lectorat initialement espéré. Quoi de plus improbable qu’un recueil poétique venant perturber la communication d’une campagne présidentielle ? Pourtant si l’on en croit Franco Berardi (dit Bifo) dans son essai The Uprising: Poetry and Finance (2012), ce rôle d’élément perturbateur est précisément celui de la poésie aujourd’hui.Mais pour qu’un recueil puisse jouer un tel rôle, encore faut-il qu’une image vienne rejoindre le flux médiatique au point que cet ouvrage n’existe plus simplement à travers ce qui se trouve dans ses pages : la seule chose indispensable à sa circulation deviendrait alors sa couverture. S’il est évident que Rankine nous offre bien plus que cela, l’accueil réservé à Citizen prouve toutefois que le recueil poétique relève désormais autant de l’expérience visuelle que de l’expérience littéraire. Certes, le livre en tant qu’objet jouait déjà un rôle important dans les précédents ouvrages de Rankine, mais ce rôle est à présent prépondérant dans Citizen, où Rankine nous montre à quel point les nouvelles technologies ont bouleversé nos modes de pensée, pour le meilleur mais aussi pour le pire, encourageant notamment les jugements hâtifs et renforçant encore davantage, au lieu de les éradiquer, les réflexes racistes de la culture contemporaine. L’impact de Citizen ne s’explique donc pas uniquement par sa logique littéraire interne. Aux yeux du (télé)spectateur lambda, le recueil existe avant tout à travers l’impact visuel produit par son aspect extérieur ; c’est un objet qui se regarde plus qu’il ne se lit. Reprenant la distinction établie par Paul Mason entre hiérarchie et réseau, cet article s’attache ainsi à démontrer que le recueil poétique, objet traditionnellement hiérarchique, se réinvente désormais en tant que réseau à l’ère du numérique. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |