Le traitement médiatique du LSD en France en 1966 : de la panique morale à la fin des études cliniques

Autor: Zoe Dubus
Přispěvatelé: Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée (TELEMME), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Rok vydání: 2022
Předmět:
Zdroj: HAL
Cygne noir. Revue d'exploration sémiotique
Cygne noir. Revue d'exploration sémiotique, 2022, 9, pp.36-62. ⟨10.7202/1091460ar⟩
ISSN: 1929-090X
1929-0896
DOI: 10.7202/1091460ar
Popis: International audience; L’année 1966 voit l’apparition dans les médias français d’une nouvelle drogue aux effets présentés comme particulièrement délétères. Le LSD serait à l’origine de psychoses prolongées, de suicides, et mènerait la jeunesse américaine à se rebeller contre la société. Or, à cette époque, la substance est encore principalement un médicament et un outil d’étude du cerveau. Des milliers d’articles scientifiques ont été publiés sur le sujet et démontrent la sécurité de son usage ainsi que ses bénéfices thérapeutiques dans de nombreuses applications. Ces succès n’ayant pas bénéficié d’une couverture médiatique en France, le pays découvre avec effroi l’existence de ce psychotrope menaçant. Le champ lexical de la folie est particulièrement présent dans la couverture médiatique : désormais, c’est dans ce cadre conceptuel que sera appréhendé le LSD. Le gouvernement réagit rapidement en classant la substance dans le tableau des stupéfiants ; cette mesure a pour effet de mettre un terme aux recherches médicales menées à l’époque sur la substance. Par cette étude de cas, l’article vise à illustrer l’impact des paniques morales sur la production scientifique au sujet des psychotropes en s’appuyant sur la littérature médicale et les productions médiatiques de l’époque.
Databáze: OpenAIRE