Popis: |
This paper focuses on the negotiation of borders in Anna Seghers’ novel Transit (1944) and Christian Petzold’s film of the same name (2018). Inspired by the German-Jewish communist writer’s own experience of traversing borders, Seghers’ Exilroman describes the torment of a nameless refugee from Germany waiting to escape Marseille, one of the last open frontiers in a Europe ravaged by National Socialism. 70 years later, the Berlin School director’s multilingual film delves into the history of displacement and nationalism in Europe by setting the 1940s fascist persecution amongst the refugee crisis in present-day France. Petzold’s distinctive trans-period approach gives a voice to the marginalized and displaced in two centuries and from two continents, making it impossible to separate ‘old’ from ‘new’ Europe. Presenting expulsion and migration as timeless phenomena, Petzold speaks to the historical fluctuation of borders and movement of populations. Both authors construe the crossing of borders as loss of identity and alienation, but offer different solutions, if any, to what they perceive as an existential as well as political predicament. Cet article se concentre sur la négociation des frontières dans le roman Transit (1944) d'Anna Seghers et le film du même nom (2018) de Christian Petzold. Inspiré par la propre expérience de l'écrivaine communiste juive allemande dans la traversée des frontières, l'Exilroman de Seghers décrit le tourment d'un réfugié allemand sans nom attendant de s'échapper du Marseille des années 1940, l'une des dernières frontières ouvertes dans une Europe ravagée par le national-socialisme. 70 ans plus tard, le film multilingue du réalisateur de l'école de Berlin se penche sur l'histoire des déplacements et du nationalisme en Europe en situant la persécution fasciste des années 1940 dans le contexte de la crise des migrants dans la France d'aujourd'hui. L'approche trans-périodique distinctive de Petzold donne la parole aux marginalisés et aux déplacés sur deux siècles et deux continents, rendant impossible de séparer la "vieille" de la "nouvelle" Europe. Présentant l'expulsion et la migration comme des phénomènes intemporels, Petzold parle de la fluctuation historique des frontières et des mouvements de populations. Les deux auteurs interprètent le franchissement des frontières comme une perte d'identité et une aliénation, mais proposent des solutions différentes, si tant est qu'il y en ait, à ce qu'ils perçoivent comme une situation existentielle et politique délicate. |