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L’opération aérienne du 3 janvier 2021 menée par la force Barkhane dans le centre du Mali, au village de Bounti n’aurait pas eu lieu si les forces Barkhane avaient eu pour ordre de conduire leurs opérations conformément à une interprétation plus restrictive du droit de la guerre s’agissant de la sélection des cibles légitimes. Le processus d’identification des cibles légitimes suivi ce jour-là ne pouvait être valide que si l’État adoptait l’interprétation la plus extensive de la notion juridique de « participation directe aux hostilités ». L'interprétation des normes de référence crée un espace que les États utilisent pour choisir une stratégie militaire justifiée en droit. L’étude de ces zones grises, ainsi que des communiqués de presse du Ministère des Armées et du rapport de la MINUSMA, permet de comprendre que la force Barkhane, sous la responsabilité de Florence Parly, ministre des Armées, et Emmanuel Macron, Président de la République, identifie l’ennemi sur la base d’un processus extensif et anticipatoire. Ils semblent avoir eu recours à la notion de fonction de combat continue (FCC) qui étend les possibilités de frappes au-delà des moments et des espaces où se déroulent les hostilités. Ce choix a fait courir un risque important à la population civile. The strike conducted on 3 January 2021 by the French army on a group of individuals located in the village of Bounty, in Mali, would not have taken place if the Barkhane force had the order to select targets on the basis of a more restrictive interpretation of norms of IHL related to target selection. The way targets were selected that day can be valid only under an extensive interpretation of the notion of “direct participant in hostilities” as “continuous combat function”. The room for interpretation of the relevant norms creates a space that states use to frame a military strategy in accordance with a certain interpretation of the norms. The analysis of these grey areas, as well as press releases from the French Ministry of the Armed Forces and the MINUSMA report allows us to understand that the Barkhane force, under the command of Florence Parly, Minister of the Armed Forces, and Emmanuel Macron, President of the Republic, identifies the enemy on the basis of an extensive and anticipatory process. They seem to have a recourse to the notion of continuous combat function (CCF) that extends targeting possibilities beyond moments and areas of hostilities and, more precisely, to a CCF test based on circumstantial evidence that is not limited to conduct (engagement in hostile acts). This choice put civilians at great risk. |