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Introduction Decrire l’efficacite et l’innocuite dans une etude en vie reelle d’un traitement par IL-2 a faible dose (ld-IL2), utilise hors AMM, dans une cohorte retrospective de patients atteints de maladies auto-immunes systemiques. Patients et methodes Nous avons inclus entre janvier 2017 et octobre 2020 tous les patients ayant recu un diagnostic de maladie auto-immune ayant beneficie d’un traitement par ld-IL2 pendant au moins 6 mois. Resultats Douze patientes (lupus erythemateux systemique (LED) (n = 5), syndrome de Sjogren (SS) (n = 6), sclerodermie systemique (n = 2)) ont recu un traitement par ld-IL2. L’âge median etait de 45 ans (intervalles Q1-Q3, 37-59). Un traitement par ld-IL2 a ete utilise pour une maladie dependante ou refractaire aux corticoides dans 6 cas (50 %), pour une maladie intolerante ou refractaire aux DMARDs dans 6 cas (50 %). La duree mediane du traitement par ld-IL2 etait de 6,5 mois (5,3-12,3). La corticotherapie etait associee a un traitement immunosuppresseur dans 6 cas (50 %). 8 patientes (66 %) avaient un traitement immunosuppresseur sans corticotherapie associee, aucune patiente n’avait de corticotherapie seule. La quantite mediane de corticosteroides etait de 7 mg/jour (5-9,8). Une amelioration significative de la douleur et de l’activite subjective de la maladie (EVA (0-100)) a ete notee apres 6 mois de traitement par ld-IL-2 : EVA douleur (de 80 [60-80] a 45 [18-50] ; p = 0,02), EVA activite de la maladie (de 90 [80-100] a 40 [15-50] ; p = 0,02) et EVA fatigue (de 90 [80-94] a 60 [50-65] ; p = 0,15). Des atteintes articulaires et cutanees ont ete notees dans 3 (25 %) et 1 (8 %) cas a 6 mois (contre 8 (67 %) et 5 (42 %) au depart ; p = 0,045 et p = 0,08 respectivement). Il n’y a pas eu de reduction significative de la quantite mediane de corticoides sous ld-IL2 (de 7 mg/jour [5-9,8] a 5 mg/jour [5-5], p = 0,14). Aucun effet indesirable grave n’a ete note. Parmi les 5 patientes atteintes de LED, toutes presentaient un LED avec des atteintes cutanees et articulaires, sans aucun cas de LED renal, neurologique ou autre forme grave de LED. Elles avaient toutes echoue a un traitement associant corticoides faible dose et hydroxychloroquine, 3 avaient deja recu du methotrexate (60 %). La mediane du score SLEDAI a diminue de maniere significative : M0 (4 [4-6]), M3 (0 [0-2]) et M6 a 0 [0-2] (p = 0,012). Apres 6 mois de traitement, aucune patiente n’avait d’atteinte cutanee ou articulaire active, 1 patiente a arrete les corticoides. Parmi les 6 patientes avec SS, deux patientes (33 %) avaient des anticorps SSA/SSB et 5 patientes (83 %%) avaient un focus score > 1. Cinq patientes (83 %) avaient une atteinte articulaire (arthralgie sans arthrite). La mediane du nombre d’articulations douloureuses a diminue de maniere significative : 10 [8-12] a M0, 4 [0-7] a M3 et 4 [0-4] a M6 (p = 0,024). Le score ESSDAI est reste stable apres 6 mois de traitement (mediane 2 [1-3] vs. 2 [1-3], a M0 et M6 respectivement). Conclusion Le traitement par ld-IL2, dans notre population de maladies auto-immunes systemiques, a permis une amelioration et une tendance a l’epargne des corticosteroides, sans effet indesirable grave. |