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Introduction Les lichens erosifs buccaux ont une evolution souvent chronique, avec des poussees inflammatoires douloureuses recidivantes dont le traitement de reference est consitue par les corticoides locaux. Cependant, il peut exister une cortico-dependance ou une cortico-resistance. Une serie de cas a suggere que la rapamycine topique pouvait constituer une alternative therapeutique. L’objectif de cet essai randomise etait de comparer deux strategies therapeutiques, rapamycine topique versus corticoides topiques (betamethasone, Diprolene®), sur la mise en remission complete du lichen erosif buccal apres 3 mois de traitement. Patients et methodes Il s’agit d’un essai randomise multicentrique, en groupes paralleles, en double insu. Les principaux criteres d’inclusion etaient : patient âge de 18 a 85 ans, ayant un lichen erosif buccal evoluant depuis au moins 6 semaines, dont la surface erosive etait de plus de 1 cm2, avec confirmation histologique de lichen. Les patients etaient traites (deux applications par jour) pendant 3 mois, puis surveilles jusqu’a 6 mois. Le critere de jugement principal etait la remission complete (= disparition complete des erosions buccales) a M3. Les principaux criteres secondaires etaient : la remission complete a M6, la diminution des surfaces erosives (M3 et M6), la diminution de la douleur (M1, M2, M3), la tolerance du traitement, le passage systemique de la rapamycine (M1 et M3). Resultats Trente-neuf patients ont ete inclus dans le groupe rapamycine et 36 patients dans le groupe betamethasone. La remission complete a M3 etait de 27,3 % (groupe rapamycine) vs 39,4 % (groupe betamethasone), odds ratio = 0,68 [0,24–1,89] (p = 0,46). A M6, la remission complete etait similaire dans les 2 groupes (autour de 25 %), mais la diminution des surfaces erosives etait plus importante dans le groupe rapamycine (p = 0,04). La douleur etait plus importante a M1, M2 et M3 dans le groupe rapamycine (p = 0,009). Les effets secondaires ont ete locaux : la douleur a l’application etait plus importante dans le groupe rapamycine (p = 0,02). La rapamycine a ete detectee dans le sang d’un seul patient. Discussion La rapamycine topique n’est pas plus efficace que la betamethasone topique dans le traitement du lichen plan buccal erosif. La rapamycine est moins rapidement efficace que la betamethasone (M3), mais son efficacite se poursuit apres l’arret du traitement (M6) avec une plus petite surface erosive. Aucun effet indesirable grave n’a ete observe. Conclusion La rapamycine topique semble avoir un interet dans le maintien de la reponse therapeutique dans le lichen erosif buccal. Une association des deux traitements ou une strategie therapeutique sequentielle (corticoides locaux puis rapamycine topique) pourrait etre envisagee. |