Frantz Fanon, penseur de l’humanisme radical et précurseur des études postcoloniales
Autor: | Mohamed Moncef Turki |
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Rok vydání: | 2020 |
Předmět: | |
Zdroj: | Culture and Dialogue. 8:59-83 |
ISSN: | 2468-3949 2222-3282 |
DOI: | 10.1163/24683949-12340075 |
Popis: | Résumé Frantz Fanon s’est concentré principalement sur la violence comme moyen de résistance et de libération anticoloniale, mais aussi sur l’humanisme et les possibilités de sa réalisation. Il s’agit pour lui de dépasser la conception manichéenne de l’Europe, mais aussi de la Négritude à propos de l’homme et d’inventer comme il dit « l’homme total ». Le silence a régné assez longtemps sur la réception des œuvres de Fanon après sa mort, à l’exception de sa réhabilitation vingt ans après aux Antilles lors d’une commémoration. Depuis sa disparition, on est passé de la simple critique du colonialisme à partir du champ économique et politique vers le champ culturel plus complexe et l’essai d’une compréhension plus approfondie de notions telles que celles de « nation », « identité », « imaginaire » ou « hybridité ». De plus, à cette évolution a participé aussi bien le discours foucaldien à propos des pouvoirs que les études abordées par Gilles Deleuze et Jacques Derrida sur la connaissance et le sujet. Ces thèmes ont influencé énormément les auteurs américains des Études postcoloniales dans leurs approches critiques du fait colonial et des phénomènes socioculturels qui en résultent. Ce fut surtout le cas pour Edward Said ainsi que pour d’autres penseurs tels Achille Mbembe, Gayatri Chakravorty Spivak, Homi K. Bhabha et bien d’autres. Mais ce sont avant tout Aimé Césaire, Frantz Fanon et Albert Memmi qui furent les théoriciens pionniers de ce mouvement. Ils ont en effet vécu la situation coloniale de manière directe et l’ont problématisée conceptuellement de sorte qu’ils ont dévoilé les différents aspects d’oppression et d’exclusion du colonialisme et donné ainsi une voix aux colonisés, subalternes et marginalisés. Cet article va tenter tout d’abord de rappeler la part critique de Frantz Fanon à l’égard de l’humanisme classique européen, mais aussi à celui de la Négritude. Par la suite il essaie de présenter sa conception d’un humanisme radical qui prend en considération l’homme, dire même l’humanité dans toute sa totalité, et à la fin il aborde les répercussions de la pensée fanonienne sur l’évolution politique actuelle ainsi que sur les Études postcoloniales. |
Databáze: | OpenAIRE |
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