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Resume Est proposee ici une mise en perspective de la categorie actuelle de psychopathie par rapport a la notion plus ancienne de folie morale. Les differents mots adoptes successivement pour designer cette folie morale sont enumeres. Est rappele le tableau clinique, assez constant, qui y correspond. A partir de la ⪡manie sans delire⪢, decrite par Pinel, Esquirol developpera deux versions successives du modele des monomanies, incluant la folie morale, et reposant sur l'idee de clivage du sujet et de separabilite des fonctions mentales. Certains eleves d'Esquirol developperont ce modele, pour l'appliquer au domaine medico-legal de l'expertise psychiatrique (Georget, Voisin). D'autres le critiqueront et montreront les difficultes qu'il produit en clinique (Falret, Morel). Est evoquee ensuite la tradition britannique (Prichard, Maudsley), qui voit au contraire dans la folie morale un etat intermediare, en continuite avec la normalite d'un cote et avec l'alienation complete d'un autre. La seconde partie du XIXe siecle se caracterisera par une dissolution progressive des modeles psychopathologiques de la folie morale, avec la mise en avant de l'heredite, de la degenerescence et du desequilibre cerebral (Magnan), pour aboutir a la fermeture complete que represente la doctrine des constitutions au debut du XXe siecle (Dupre). La psychanalyse tentera de sortir de cette impasse en proposant des modes de comprehension psychopathologiques nouveaux. Un examen est fait enfin de ce qu'a represente la folie morale dans l'interface medico-judiciare, comme limite de la collaboration entre experts et magistrats, autour des notions de responsabilite, de culpabilite et de discernement. La tradition francaise de la monomanie s'oppose a la tradition britannique sur ces points. Elles deboucheront sur des modes de gestion socio-judiciaires differents en ce qui concerne les psychopathes. |
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