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La mondialisation, tendance à l’uniformisation politique, économique et culturelle, a un impact considérable sur configuration du marché linguistique (Bourdieu, 1982 et Calvet, 2002). Alors qu’« un club de grandes langues » -celui des grandes puissances économiques et géopolitiques- cumule toutes les fonctions prestigieuses, une « foule de petites langues » - localisées essentiellement dans les pays du Tiers-Monde, est réduite à des fonctions grégaires (Calvet, 2002 et 2017). Dans cette (re)configuration des contextes sociolinguistiques dans un monde saisi par la mondialisation, le choix des langues enseignées et/ou d’enseignement devient à la fois déterminant et difficile. L’école, où circulent prioritairement les représentations sociolinguistiques (Moore, 2001), cristallise les enjeux où parents d’élèves et autres acteurs tentent chacun, par sa perception et son expérience, de jouer son rôle de gardien de patrimoine et/ou de guide vers des choix plus rationnels. Essentiellement qualitative, cette étude, qui s’appuie sur des données issues de deux terrains maliens investigués dans le cadre de recherches doctorales, s’attache à analyser les représentations sociolinguistiques des acteurs éducatifs (enseignants, administrateurs scolaires, parents d’élèves…), dans un contexte national de généralisation de l’éducation bi-plurilingue au Mali où les langues nationales doivent servir de tremplins pour l’appropriation du français, langue officielle et donc statutairement dominante. |