Co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires des médecins généralistes d’une région française : prévalence et rapport bénéfices/risques

Autor: J. Birgé, M. Legay
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: Médecine et Maladies Infectieuses. 47:S36-S37
ISSN: 0399-077X
DOI: 10.1016/j.medmal.2017.03.089
Popis: Introduction Les anti-inflammatoires sont exceptionnellement recommandes en pathologie infectieuse courante. Nombre d’etudes interrogent sur les risques lies a ces prescriptions en contexte infectieux. Notre objectif etait de determiner la prevalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites par les medecins generalistes de notre region et les motifs infectieux evoques, d’evaluer leur rapport benefices/risques et de proposer des pistes d’amelioration. Materiels et methodes Les donnees pour l’annee 2013 ont ete demandees a la CPAM regionale. Nous avons aussi mene une etude observationnelle transversale de 4 semaines dans la meme zone geographique, par le biais d’un questionnaire rempli par des pharmaciens de ville volontaires pour toute ordonnance d’antibiotiques par voie generale signee par un medecin generaliste. Des donnees issues de l’ordonnance (molecules prescrites) et de l’interrogatoire des patients (informations diagnostiques) etaient recueillies. Resultats Dans les donnees CPAM, le taux de co-prescription etait de 39 % (705 709/1 805 444). Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre etude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticosteroides (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la repartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) etaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Conclusion Malgre les biais de notre etude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les resultats concordent avec les donnees CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques donnees sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en medecine generale, sujet dont la litterature est restreinte. Au vu du benefice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport benefices/risques est nettement defavorable. Des mesures individuelles et collectives sont necessaires, en termes de recherche, de sante publique et d’information, pour reduire ces associations aux indications rares, aux complications parfois dramatiques et concernant pourtant pres d’une prescription d’antibiotiques sur deux. Et si « les antibiotiques, c’est pas automatique », on pourrait proposer le slogan « les anti inflammatoires, c’est pas obligatoire ».
Databáze: OpenAIRE