Faut-il proposer systématiquement un délai de réflexion au patient avant de programmer une intervention en chirurgie orthopédique ? Étude prospective à propos de 52 patients

Autor: Henry Coudane, Frédérique Claudot, Vincent Seivert, Jean-Pierre Delagoutte, Amandine Lamy, Fayçal Houfani, Loïc Milin, Agata Zielinski
Rok vydání: 2014
Předmět:
Zdroj: Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique. 100:S277
ISSN: 1877-0517
DOI: 10.1016/j.rcot.2014.09.161
Popis: Introduction Le Code de la sante publique n’impose pas, de facon explicite, un delai de reflexion au patient, pour qu’il puisse prendre une decision de facon sereine en dehors de la chirurgie esthetique ou le delai de reflexion (Art. L. 6322-2 du Code de la sante publique) est de 15 jours. La premiere chambre civile de la Cour de cassation, dans un arret du 11 mars 2010 (pourvoi no 09-11270) vient de rappeler cependant qu’il incombait au chirurgien, de laisser un temps de reflexion o adapte O au patient. Materiel et methode Au total, 52 patients ont ete inclus entre le 1er janvier 2013 et le 1er mars 2013. Tous ces patients devaient beneficier d’une intervention de chirurgie orthopedique programmee (hors urgence). Les donnees etaient recueillies par deux questionnaires, prospectifs, observationnels, monocentriques, en entretien semi-dirige par deux membres de l’equipe medicale avant et apres l’intervention. Chaque questionnaire comportait 10 questions a choix multiples. Le patient pouvait a tout moment changer de reponse. L’entretien a ete effectue la veille de l’intervention et le jour de la sortie. Resultats L’âge moyen etait de 56 ans. Vingt-sept patients beneficiaient d’une chirurgie prothetique (hanche, genou, epaule). Vingt-cinq patients ont beneficie d’une chirurgie correctrice de l’avant pied ou d’une arthroscopie de genou ou d’epaule. Tous ces patients etaient hospitalises sur le mode traditionnel (hors ambulatoire). Au total, 92 % des patients ont plebiscite leur chirurgien comme etant la principale personne qui a participe a leur decision d’intervention. Avant l’intervention, 75 % des patients n’ont pas eu besoin de definir un delai de reflexion avant de confirmer leur decision. Apres l’intervention, seulement 6 % des patients regrettent de ne pas avoir defini de delai de reflexion. Chez les patients ayant defini un delai de reflexion, 56 % (p Discussion La perception du delai de reflexion par les patients est discordante. Les patients sont attaches et adherent a la relation de confiance avec leur chirurgien dans leur choix decisionnel. Ils ne sont pas en faveur d’un delai o impose O. Conclusion La notion de delai de reflexion (dans l’exercice de la chirurgie orthopedique programmee) est a la fois un concept ethique et jurisprudentiel. Dans cette etude prospective, il appert que la notion de o delai de reflexion O n’obere ni la relation ethique de confiance patient–chirurgien, ni a posteriori, c’est a dire apres la realisation de l’intervention, la reflexion decisionnel du patient.
Databáze: OpenAIRE