Étude de la discordance des diagnostics infectieux entre les urgences et les services de médecine interne au CHUGA : recherche de facteurs prédictifs et évaluation d’impact

Autor: M. Vangout, L. Bouillet, A. Bosseray, D. Viglino, P. Dumanoir, A. Bocquet
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: La Revue de Médecine Interne. 42:A328-A329
ISSN: 0248-8663
DOI: 10.1016/j.revmed.2021.10.292
Popis: Introduction : Les hospitalisations pour motif infectieux en medecine interne via les urgences representent une part importante du nombre total d’hospitalisations. Les urgentistes posent un diagnostic initial qui influence le deroulement du traitement apres l'admission. Des discordances avec le diagnostic de sortie de medecine interne sont decrites dans la litterature, avec de potentielles consequences medicales et economiques. Cette etude, centree sur les patients avec un diagnostic preliminaire ou definitif d’origine infectieuse, a pour objectif principal d’evaluer le taux de discordance diagnostique entre le diagnostic evoque aux urgences et celui retenu en medecine interne. Les objectifs secondaires sont d’identifier les facteurs associes a ces ecarts de diagnostic et d’en mesurer les consequences. Materiel et Methode : Nous avons realise une etude retrospective monocentrique sur les patients hospitalises en medecine interne au Centre Hospitalier Grenoble Alpes, via un service d’urgence, du 22 mars 2021 au 22 juin 2021 inclus, avec un diagnostic evoque d’infection aux urgences et/ou retenu a la fin de leur hospitalisation en medecine interne. Nous avons determine s'il y avait une difference entre le type d’infection evoque a la sortie des urgences et le type d’infection retenu a la sortie du service de medecine interne, permettant de definir la discordance diagnostique. Les caracteristiques intrinseques des patients, liees au passage aux urgences et les caracteristiques hospitalieres de morbi-mortalite ont ete recueillies afin d’etudier leur association a la discordance diagnostique. Resultats : Sur la periode d’inclusion, 559 patients ont ete hospitalises en medecine interne, dont 280 provenaient des urgences et avaient un diagnostic infectieux retenu aux urgences et/ou en medecine interne. Il s’agissait principalement d’hommes (59,3%), avec une mediane d’âge de 80 ans, un score de Charlson superieur a 6 et une prise de 7 medicaments par jour. Une infection COVID etait le diagnostic en sortie d’hospitalisation de medecine interne chez un peu moins d’un tiers des patients inclus. Une discordance diagnostique a ete retrouvee chez 65 des 280 patients inclus soit 23,2%. Elle concernait principalement, parmi les diagnostics poses aux urgences, des diagnostics etiquetes d’origine non infectieuse (26 patients), des infections respiratoires (14 patients) et des infections urinaires (4 patients). Parmi les caracteristiques intrinseques des patients associees a une discordance diagnostique, on note un âge plus eleve (p-value 0,01) et un score de Charlson plus important (p-value 0,034). Parmi les caracteristiques du passage aux urgences, on retrouve un temps de passage plus long aux urgences (p-value 0,016). La conclusion a une infection COVID en fin d’hospitalisation de medecine interne etait associee de maniere significative a l’absence de discordance diagnostique (p-value < 0,001). Concernant l’etude de l’impact, on met en evidence une association statistiquement significative avec l’arret de l’antibiotherapie a l’arrivee dans le service (p-value < 0,0001). Conclusion : La discordance diagnostique est un probleme de sante publique qui affecte tous les services de l’hopital mais aussi la medecine ambulatoire. L’integration des connaissances actuelles dans notre pratique, ainsi que la multiplication d’etudes robustes sur la prevalence et la recherche des facteurs causals sont necessaires en vue de l’elaboration d'etudes interventionnelles.
Databáze: OpenAIRE