Événements climatiques extrêmes et croissance radiale de Cedrus atlantica (Manetti) dans les massifs du Belezma et du Chélia (Algérie)

Autor: Mourad TAFER, Said SLIMANI, Dalila KHERCHOUCHE, Farid BEKDOUCHE, Mahand MESSAOUDENE
Rok vydání: 2022
Předmět:
Zdroj: BOIS & FORETS DES TROPIQUES. 350:43-56
ISSN: 1777-5760
0006-579X
DOI: 10.19182/bft2021.350.a36298
Popis: Pour mieux comprendre l'impact des facteurs climatiques et l'influence de la diversité des habitats sur le dépérissement des cédraies des Aurès, une approche dendrochronologique basée sur la relation cerne-climat a été adoptée et appliquée à six stations, réparties sur deux cédraies méridionales, du Belezma et du Chélia (Atlas saharien), distantes de 60 km et impactées par différentes perturbations climatiques. Pour les deux sites étudiés, un sondage de 120 arbres a été réalisé, permettant d’extraire au total 240 carottes. Une chronologie maîtresse a été établie pour chaque station et une série moyenne de données a été élaborée pour chaque site. Les chronologies obtenues ont été standardisées afin d’atténuer les effets et les tendances non liées à la variation climatique. Puis, les chronologies résiduelles ont été utilisées pour appréhender la relation cerne-climat. Les résultats obtenus montrent une hétérogénéité de la réponse du cèdre de l’Atlas au sein des deux massifs. La durée et l'intensité des épisodes secs se sont différemment exprimées en fonction des deux sites d’étude, avec un nombre d'années sèches plus important pour le massif du Belezma, pour lequel l’indice standardisé de précipitations (SPI) révèle une récurrence d’épisodes pluvieux plus sévères à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Un taux élevé d'années caractéristiques a été enregistré au niveau des deux stations étudiées. Cependant, un plus grand nombre d'événements extrêmes est enregistré au Belezma en comparaison avec le Chélia. Le signal climatique revêt une bonne homogénéité dans les deux sites, mais il est mieux perçu au Belezma. Les coefficients de corrélation expriment une plus forte relation des précipitations avec la croissance radiale au sein de la cédraie dépérie du Belezma, où le dépérissement semble être aggravé par l’âge vieillissant de cette formation, sa basse altitude, son sol maigre et ses peuplements équiennes. À contrario, l'altitude élevée, le sol profond et la structure en futaie jardinée de la formation du mont Chélia sont des facteurs qui semblent atténuer cette forte corrélation cerne-climat, et par conséquent les effets du déficit hydrique responsables du dépérissement sont significativement réduits.
Databáze: OpenAIRE