Barbara Frischmuth et la mise en question du discours éducatif patriarcal
Autor: | Hélène Barrière |
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Rok vydání: | 2010 |
Zdroj: | Germanica. :107-124 |
ISSN: | 2107-0784 0984-2632 |
DOI: | 10.4000/germanica.1054 |
Popis: | Die Klosterschule (1968), premier roman de l’Autrichienne B. Frischmuth, reflete les preoccupations du Forum Stadtpark de Graz, dont elle a ete en 1960 l’un des membres fondateurs. Ne en reaction au refoulement du passe nazi et au culte de la tradition qui prevalent dans l’Autriche de l’apres-guerre, le Forum Stadtpark voit dans le langage l’instrument de formatage des individus grâce auquel se perpetue une forme de societe – mecanisme a enrayer par l’experimentation sur la langue. Dans Die Klosterschule, citation et montage, juxtaposition de bribes du quotidien, asphyxie du « je » narratif mettent au jour les mecanismes langagiers a l’aide desquels, dans les internats catholiques de filles, l’on inculque a celles-ci la soumission aux structures patriarcales. Mais cette appropriation legerement decalee du discours oppressif afin de le dejouer, que L. Irigaray nommera plus tard strategie du mimetisme, n’est pas toujours percue dans toute son ampleur denonciatrice, comme le montre la reception du roman. Dans les annees 80 et 90, B. Frischmuth, comme d’autres ecrivains du Forum Stadtpark decries par les tenants de l’avant-garde experimentale, quitte le registre de la pure denonciation pour celui de l’utopie : a l’aide de modes d’ecriture plus traditionnels (merveilleux, mythe), elle tente d’esquisser des declinaisons inedites de la vie au feminin. Cette « litterature du reve », diversement appreciee par les feministes, manifeste toutefois le courage de l’independance et l’intelligence de l’auto-ironie. |
Databáze: | OpenAIRE |
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