« Un mauvais sujet dont la commune seroit fort aise d’être débarrassée » : justice, crimes et relations sociales en Lorraine à l’époque révolutionnaire (1799)
Autor: | Hervé Piant |
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Rok vydání: | 2022 |
Zdroj: | Source(s) – Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe. :89-106 |
ISSN: | 2261-8562 2265-1306 |
DOI: | 10.57086/sources.254 |
Popis: | « Un mauvais sujet dont la commune seroit fort aise d’être débarrassée » : justice, crimes et relations sociales en Lorraine à l’époque révolutionnaire (1799) — La double affaire criminelle Gagneur et Varinot comprend la mutilation d’une victime, l’assassinat de trois autres et l’exécution des deux principaux coupables, mari et femme. Cette affaire a eu des échos nationaux et son souvenir est encore vif dans le milieu local, deux cents ans plus tard. Loin de se limiter au face-à-face entre les accusés et l’institution judiciaire, l’affaire Gagneur-Varinot voit l’intervention décisive d’une tierce partie, le milieu local, l’ensemble des villageois, dont l’action collective a été déterminante tout au long de l’affaire. Or ce qui ne serait pas étonnant au XVIe siècle l’est en 1799, alors qu’était censée s’établir une « nouvelle » justice, pensée en rupture avec les usages anciens. L’exceptionnelle affaire Gagneur-Varinot montre que l’élément essentiel du processus judiciaire restait l’interaction, le dialogue, entre la volonté des parties, les logiques de l’institution et la volonté du milieu local. Dans cette affaire, l’institution judiciaire a non seulement tenu compte des volontés du milieu local, mais elle a été, dans une large mesure, à son service, en traduisant en langage juridique les logiques d’exclusion mises en œuvre dans le village. Ainsi peut-on dire que la révolution judiciaire n’était pas encore faite. |
Databáze: | OpenAIRE |
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