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Objectifs A partir d’un cas clinique d’une enfant âgee de 17 mois admise en reanimation pediatrique pour coma, nous rappellerons la presentation clinique de ces enfants, preciserons les methodes analytiques toxicologiques de depistage et de diagnostic et discuterons ensuite de leur gestion et leur interet dans le contexte de traitement de la situation sur le volet medico-legal. Methode Le nourrisson est admis aux Urgences pediatriques pour troubles neurologiques d’apparition brutale. Son etat necessite rapidement une reanimation avec intubation et un traitement antiviral. Aucune prise de toxique n’a ete evoquee par l’entourage au moment de l’admission. Un bilan paraclinique est realise comprenant entre autres une PL, un TDM et une recherche de stupefiants (urines). Ces examens sont tous revenus normaux a l’exception du screening de toxiques urinaires positif au cannabis. Cette analyse est basee sur des techniques de depistage rapide immunohistochimique associee a un screening toxicologique de premiere intention en LC-DAD. Resultats Notre cas clinique est conforme aux donnees de la litterature [1] , avec un tableau clinique neurologique ayant justifie des examens paracliniques multiples, invasifs pour certains, la mise en œuvre de traitements medicamenteux, conduit a une hospitalisation de plus de 24 heures (88 % des cas dans l’etude Marie Jeanne-1), sans evocation d’une intoxication accidentelle dans l’anamnese initiale (72 % des cas–1).Les resultats toxicologiques essentiellement urinaires dans ce type d’intoxication permettent de poser le diagnostic d’intoxication cannabique. Ce dosage est rarement couple a une analyse plasmatique et encore moins a une analyse capillaire. Celle-ci pourrait neanmoins permettre de documenter une exposition isolee ou repetee. Cette analyse reste d’interpretation difficile compte tenu de l’âge du sujet et des difficultes techniques. Malgre celles-ci, l’etude de Winckel et al a montre tout son interet [2] . Conclusion L’intoxication au cannabis chez le nourrisson est le plus souvent consideree par les professionnels de sante comme accidentelle. Le diagnostic est confirme le plus souvent par un screening urinaire. Si les autres analyses toxicologiques n’ont que peu d’interet dans la prise en charge therapeutique, elles sont souvent pertinentes dans un contexte medico-legal. Le probleme pose au decours de ces intoxications est celui de l’evaluation pediatrique medico-legale de ces situations aux fins de donner la meilleure reponse en matiere de protection. La preconisation des publications francaises est avant tout la mise en œuvre d’un suivi en PMI. Or la distinction entre le caractere purement accidentel, une situation de negligence ou de carences et l’administration intentionnelle apparait a nos yeux indispensable. Bien qu’aucun deces ne soit actuellement deplore en France, le risque de survenue de ce type de situation nous parait important au regard de la banalisation de ce produit stupefiant, du nombre de consommateurs toujours croissant chez les adultes jeunes en France et l’augmentation de la concentration en principe actif des resines. Une etude parisienne [3] a montre 2 cas de recidive d’intoxication cannabique chez les enfants. La question du contexte de survenue de ces situations et en particulier d’une negligence grave exposant a une recidive possible en l’absence de prise en charge adaptee est centrale. Ainsi, la bonne conduite des prelevements et un travail conjoint entre pediatrie medico-legale et toxicologie sont essentiels pour permettre la manifestation de la verite dans les cas les plus graves ou les plus suspects. |
