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Introduction Si l’erytheme polymorphe (EP) est un syndrome cutaneo-muqueux de definition semiologique bien etablie, les donnees epidemiologiques et therapeutiques sont souvent anecdotiques, notamment en cas de recidive. Le but de cette etude etait de preciser les etiologies, la prise en charge therapeutique et les facteurs de risque de recidive dans une serie consecutive monocentrique. Materiel et methodes Les donnees des patients ayant presente au moins un episode d’EP (diagnostic valide par le codage du centre de reference) etaient recueillies retrospectivement de janvier 2000 a decembre 2011. Les caracteristiques des patients consultant pour un EP recidivant (au moins 2 episodes) etaient comparees aux EP sans recidives. Les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance a 95 % etaient estimes par des modeles de regression logistique. Resultats Quatre-vingt patients ont ete inclus, dont 29 femmes, d’âge moyen 34 ans. Il s’agissait d’EP majeur (≥ 2 muqueuses) pour 52 patients (65 %) dont 22 avec une forme muqueuse isolee. Les etiologies retenues (sur elements de l’interrogatoire et prelevements microbiologiques) etaient principalement post-infectieuses (n = 58 ; 73 %) (Herpes virus simplex : n = 39 ; Mycoplasma pneumoniae [MP] : n = 16). Soixante-dix pour cent des patients (n = 56) etaient hospitalises pour soins symptomatiques et antalgiques de palier 3 (n = 19). Un traitement cible etait initie selon le diagnostic etiologique (antiviral [n = 32], antibiotique [n = 15], corticotherapie generale [n = 4]). Les complications comprenaient sepsis (n = 2), detresse respiratoire aigue (n = 1), asthme decompense (n = 1), meningite virale (n = 1). Vingt-cinq (32 %) patients recidivaient, avec une duree moyenne de suivi de 13,2 mois (0–82). Le seul facteur associe a l’absence de recidive etait MP (OR = 0,24 [0,05–1,1] ; p = 0,07). Un traitement antiviral etait privilegie a la premiere recidive dans 64 % des cas. Les sequelles observees incluaient photophobie (n = 3), phimosis (n = 1), stenose œsophagienne (n = 1), parodontopathie (n = 1), deces (n = 1). Discussion Cette etude monocentrique a permis l’etude d’une population d’EP avec deux principales presentations : la forme aigue rapidement resolutive et une forme chronique recidivante avec une efficacite therapeutique variable. Dans la majeure partie des cas aigus, l’EP est d’origine infectieuse, l’infection a MP etant associee a l’absence de recidive. Les sequelles sont probablement sous-estimees dans cette etude retrospective et constituent une morbidite potentielle peu connue de cette maladie a tropisme cutane et muqueux. |