Les perspectives de la recherche : patrimoine et architecture, urbanisme et paysages

Autor: Evelyne Lohr, Anne Hecker, François Loyer, Jean-François Belhoste
Rok vydání: 2008
Předmět:
Zdroj: Revue d’histoire des chemins de fer. :255-292
ISSN: 1775-4224
0996-9403
DOI: 10.4000/rhcf.1028
Popis: Anime par Karen Bowie, ce debat doit permettre a chacun des participants de reagir aux propositions de nouvelles recherches faites par le comite scientifique de l’AHICF dans le domaine du patrimoine ferroviaire, de l’architecture, de l’urbanisme et des paysages. Il reunit Francois Loyer, directeur de recherche au CNRS, Evelyne Lohr, conservateur chargee de l’Inventaire au Service du patrimoine culturel du Departement de Seine-Saint-Denis, Anne Hecker, geographe, maitre de conferences a l’universite de Nancy II, Jean-Francois Belhoste, directeur d’etudes a l’Ecole pratique des hautes etudes, et Catherine Bergeal, sous-directrice de la Nature et des Paysages au ministere de l’Ecologie. En introduction, F. Loyer remarque que le chemin de fer, loin de devenir obsolete comme on pouvait le penser dans les annees 1960, est devenu le vecteur de la mobilite moderne. La notion de patrimoine se definit alors comme un passage de relais entre deux epoques et non comme la nostalgie d’une culture materielle disparue. Si patrimoine et architecture ont longtemps ete antinomiques, comme urbanisme et paysage, on constate aujourd’hui des rapprochements qui renouvellent ces notions. Le debat devra donc inclure les paysages en rapport avec les chemins de fer, les abords du bâti, l’architecture des bâtiments et le design, « architecture sans site ». Chacun des participants expose les perspectives de son domaine de recherche. Evelyne Lohr analyse le role des emprises ferroviaires dans le territoire du departement de la Seine-Saint-Denis concerne par de tres importantes mutations. Elle montre comment, et avec quelles methodes d’analyse rationnelle et documentee, le Service du patrimoine culturel contribue a la comprehension de ce territoire complexe et lui apporte une coherence, en comprenant le patrimoine comme un moteur d’evolution et non un objet de nostalgie. Les directions de recherche sont multiples : impact des reseaux sur le territoire, chemin de fer comme facteur d’urbanisation, reutilisation de son patrimoine, paysages crees par le chemin de fer… Les problemes poses par l’inventaire le sont autant, comme la methode d’etude a appliquer a un patrimoine lineaire sur une portion de territoire, ou la reconnaissance d’un patrimoine technique parfois difficile a comprendre. Anne Hecker aborde, en termes de patrimoine, l’infrastructure ferroviaire, la voie ferree et son emprise. Patrimoine lineaire etendu et aux caracteres bien marques (profil, trace, modes de construction innovants, support de memoire ouvriere et locale, conservatoire pour une faune et une flore remarquables), il reste meconnu. Pourtant, la question de sa conservation partielle, comme temoin et explication de l’evolution du paysage, doit etre posee, dans la double perspective de sa valorisation par la reouverture de voies au trafic ou par la transformation de voies deferrees en equipements touristiques, velos-routes et voies vertes. Cette derniere n’assure que rarement la preservation de l’image du passe ferroviaire et sa mediation au public. Les differentes solutions d’amenagement qui seront proposees doivent dans tous les cas s’appuyer sur la connaissance de ce patrimoine. J.-F. Belhoste revient pour sa part sur son experience de vingt annees au sein de l’Inventaire general et en particulier sur le role de la protection au titre des monuments historiques et de la politique du ministere de la Culture dans l’orientation des recherches et sur l’apport que ces preoccupations patrimoniales ont pu representer pour la recherche dans le domaine des chemins de fer. Les recherches patrimoniales prenant pour point de depart la culture materielle sont venues abonder la recherche historique plus large avec par exemple des avancees sur l’histoire des techniques de construction ou sur la notion de reseau, qui inclut desormais les installations qui permettent l’exploitation (comme les ateliers). Cependant, le rapport entre l’histoire des techniques et le patrimoine reste une question difficile, comme le montre le privilege donne aux architectes par rapport aux ingenieurs dans la definition de la valeur patrimoniale d’une œuvre. Enfin, l’evolution des institutions chargees de l’etude et de la protection du patrimoine, comme celle des acteurs du secteur ferroviaire, demande l’etablissement de nouveaux rapports qui favorisent la recherche. En conclusion, C. Bergeal souligne combien, pour etre vraiment durable et optimal par rapport au territoire, un amenagement necessite sa connaissance approfondie. La question qui se pose est donc la facon dont nous pouvons aujourd’hui faire reconnaitre un patrimoine partage dans l’amenagement durable de nos territoires.
Databáze: OpenAIRE