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Rationnel Le but de ce travail multicentrique etait d’evaluer retrospectivement les caracteristiques d’une cohorte de malades ayant une colite microscopique (CM), lymphocytaire (CL) ou collagene (CC), diagnostiquee dans trois services de gastro-enterologie d’hopital general. Patients et Methodes Les malades ayant eu un bilan endoscopique entre 2000 et juin 2008 pour une diarrhee de plus de 3 semaines et chez qui le diagnostic de CM a ete retenu ont ete inclus dans l’analyse. La CL etait definie par une augmentation du nombre de lymphocytes intra-epitheliaux superieur a 20 pour 100 cellules epitheliales coliques et la CC par un epaississement de la membrane basale epitheliale superieur a 10 μm. Un interrogatoire exhaustif a la recherche d’une introduction recente de medicament ou de l’existence d’une pathologie dysimmunitaire associee etait systematiquement collige. Resultats Le diagnostic de CM (28 CC ; 35 CL ; 1 colite indeterminee) a ete retenu chez 64 malades, dont 73 % de femmes (82 % en cas de CC et 68,5 % en cas de CL, NS), âges en moyenne de 61,7 ans (63,4 ans en cas de CC et 60,3 ans en cas de CL ; NS). La duree mediane de la diarrhee etait de 3,2 mois (1 - 180). Une cause medicamenteuse etait retenue chez 27 malades (42 %) (groupe 1) ; 14 (52 %) avaient une CL et 13 (48 %) une CC. Parmi les medicaments incrimines, les veinotoniques etaient retenus dans 9 cas, les inhibiteurs de la pompe a protons dans 4 cas, les anti-parkinsoniens et les anti-depresseurs dans 3 cas chacun et les anti-migraineux dans 2 cas. Un contexte dysimmunitaire personnel ou familial (apparente au premier degre) etait identifie chez 16 malades (25 %) (groupe 2) ; 8 (50 %) avaient une CL et 8 une CC (50 %). Parmi les pathologies dysimmunitaires associees, la maladie cœliaque et les pathologies thyroidiennes (hypothyroidie de Basedow et hyperthyroidie) etaient les plus frequemment notees dans respectivement 5 (31 %) et 3 (19 %) cas. Un contexte dysimmunitaire etait significativement plus frequent en l’absence d’etiologie medicamenteuse qu’en cas de CM d’origine medicamenteuse, respectivement 42 % et 5 % (p = 0,002). Le dernier groupe de 21 malades n’avait ni cause medicamenteuse ni contexte dysimmunitaire identifie (groupe 3). Il n’etait pas note de difference significative entre ces 3 groupes concernant l’âge au diagnostic, la duree de la diarrhee et les caracteristiques histologiques. En revanche, dans le groupe 3, on notait une diminution significative de la predominance du sexe feminin avec un sex ratio proche de 1 vs 5,6 (p = 0,01) et 6,7 (p = 0,02) respectivement dans les groupes 1 et 2. Conclusion Dans notre cohorte de CM, une etiologie medicamenteuse etait identifiee dans 42 % des cas et un contexte dysimmunitaire dans 25 % des cas. En l’absence de cause medicamenteuse, un contexte dysimmunitaire etait significativement plus souvent present. Dans le groupe de CM sans etiologie medicamenteuse ni contexte dysimmunitaire, la predominance feminine disparaissait. |