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Objectifs La frequence de l'hypertension arterielle resistante (HTAr) varie selon les etudes. Ceci est lie, en partie, a l'heterogeneite des definitions utilisees, et des populations incluses. Les patients avec HTAr sont a tres haut risque d'evenements cardiovasculaires. L'objectif de l'etude etait d'estimer la prevalence de l'HTAr chez des hypertendus traites non controles, adresses dans un centre specialise dans la prise en charge de l'HTA. Methodes Etude prospective observationnelle descriptive, ayant inclus tous les patients hypertendus de plus de 18 ans, traites depuis au moins 12 mois et adresses pour HTA non controlee a l'unite d'hypertension du CHU de Tiziouzou entre janvier 2013 et avril 2015. L'HTAr etait definie par une PA de consultation superieure ou egale a 140/90 mmHg, malgre une tritherapie incluant un diuretique, un bloqueur du systeme renine angiotensine et un inhibiteur calcique a doses optimales, pendant au moins 4 semaines. Pour estimer la prevalence de l'HTAr avec une precision de 2 % et une confiance de 95 %, il fallait inclure au minimum 2 185 sujets. Resultats Nous avons inclus 2 367 patients, d'âge moyen de 61.1 ± 11,2 ans, dont 64.2 % d'hommes. 35.6 % (n = 843) avaient un traitement non optimal (moins de 3 medicaments, doses suboptimales, combinaisons inappropriees) ; 15.4 % (n = 364) etaient des mauvais observants du traitement (auto-questionnaire de 6 questions) et 8.5 % (n = 202) avaient un effet blouse blanche (automesure ou MAPA). 958 patients presentaient les criteres retenus pour definir l'HTAr, soit une prevalence de 40.5 % (IC95 % : 38.6 % – 42.4 %). Parmi ceux-ci, 3.8 % (n = 36) avaient une consommation excessive d'alcool et/ou de medicaments pouvant favoriser la resistance et 29.3 % (n = 281) une consommation de sel (Nacl) superieure a 15 g/24 heures (natriurese des 24 heures). Les causes secondaires d'HTA identifiees etaient l'hyperaldosteronisme primaire (n = 204 ; 21.3 %), le syndrome d'apnees obstructives du sommeil (n = 151 ; 15.8 %), la stenose significative de l'artere renale (n = 83 ; 8.7 %) et autres causes (n = 30 ; 3.1 %). Finalement, seuls 173 patients, representant 7.3 % (IC95 % : 6.3 % – 8.3 %) de la population initiale incluse, presentaient une HTAr « vraie » et etaient eligibles a une intensification du traitement antihypertenseur (4 molecules ou plus) ; leurs caracteristiques cliniques etaient : diabete (27.2 %) ; tabagisme (39.3 %) ; BMI moyen a 30.6 ± 4.7 kg/m 2 ; DFGe median a 63,2 ml/mn/1.73m 2 (IQR : 73.6 – 34.3) et antecedents d'evenements cardiovasculaires majeurs (21.4 %). Conclusion Moins d'un patient sur 10 adresse dans notre centre pour HTA non controlee presentait une HTAr « vraie » necessitant une intensification du traitement antihypertenseur. |