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Introduction Historiquement, la venereologie etait dediee aux dermatologues. L’evolution des specialites et la creation des services de maladies infectieuses et des CeGIDD ont modifie les pratiques. Les IST, dont la frequence est en augmentation, peuvent etre revelees par des manifestations cutaneomuqueuses et le dermatologue reste confronte a ces pathologies. L’objectif de notre etude etait de realiser un etat des lieux des connaissances et de la prise en charge des IST par les dermatologues. Materiels et methodes En 2018, un auto-questionnaire anonyme en ligne a ete envoye par mail a 93 dermatologues de 5 departements. Le recueil comportait le mode d’exercice, l’etat des connaissances medicales et la prise en charge des IST. Resultats Soixante-quatorze (84,1 %) dermatologues ont repondu. Ils etaient majoritairement liberaux (n = 63, 85,1 %) et 4 (5,4 %) exercaient au sein d’un CeGIDD. Trente-cinq (46,7 %) declaraient avoir recu un enseignement specifique sur les IST lors de leurs etudes et 42 (56,8 %) au cours de leur exercice professionnel. Concernant les recommandations diagnostiques et therapeutiques des maladies sexuellement transmissibles editees par la Societe francaise de dermatologie en 2016, 21 (28,8 %) des dermatologues en avaient connaissance et les avaient lues, 28 (38,4 %) en avaient connaissance mais ne les avaient pas lues et 24 (32,9 %) en ignoraient l’existence. Les connaissances en matiere d’IST etaient estimees a jour par 20,8 % (n = 15) des dermatologues. Au cours des 12 derniers mois, ils avaient rencontres au moins une fois un cas de condylome (98,6 %), d’herpes genital (66,2 %), de VIH (18,3 %), de syphilis (46,5 %) ou d’autres IST (22,5 %). Lorsqu’ils souhaitaient un avis, 44 (35,5 %) s’adressaient a un infectiologue, 40 (32,3 %) au service hospitalier de dermatologie, 13 (10,5 %) a un proctologue, 12 (9,7 %) a un CeGIDD, 9 (7,3 %) a un gynecologue, 5 (4 %) a un urologue et 1 (0,8 %) a un autre specialiste. Dans la majorite des cas, ils reconnaissaient avoir un role de depistage des autres IST chez les patients avec des condylomes, avoir une meilleure connaissance de l’examen cutaneomuqueux, des formes purement cutanees parfois trompeuses et des diagnostics differentiels. Conclusion La formation actuelle des dermatologues en venerologie parait insuffisante. En effet, la moitie des praticiens n’a pas recu d’enseignement specifique et la majorite ne s’estime pas a jour dans leurs connaissances. Meme si la venereologie semble minoritaire dans l’activite quotidienne du dermatologue, les manifestations cutaneomuqueuses restent un mode de revelation frequent des IST. Le dermatologue doit garder toute sa place dans le depistage et la prise en charge des IST, aux cotes des infectiologues et des medecins en CeGIDD. Leur formation devrait inclure un stage en CeGIDD lors de l’internat. |