L’hybridation narrative au service du débat sur le nazisme dans Die Wolfshaut (1960) de Hans Lebert

Autor: Hélène Barrière
Rok vydání: 2008
Zdroj: Germanica. :171-187
ISSN: 2107-0784
0984-2632
DOI: 10.4000/germanica.527
Popis: Le bon accueil reserve en 1960 dans les milieux litteraires a Die Wolfshaut de l’Autrichien H. Lebert ne rencontre aucun echo aupres du public de son pays. Le roman narre la decouverte, huit ans apres les faits, de l’assassinat de six prisonniers de guerre par quelques habitants du village de « Schweigen », en avril 1945. Lebert, precurseur du Anti-Heimatroman, engage en pionnier le debat sur le national-socialisme en Autriche et sur sa persistance larvee dans la societe rurale. Mais le pays n’est pas pret a remettre en cause sa bonne conscience, etayee par la Opferthese qui le pose en victime de l’Anschlus. Le roman tombe dans l’oubli. Sa reedition en 1991, apres l’affaire Waldheim, a un retentissement a la mesure de son actualite enfin reconnue. Pourtant, les structures et la thematique mythico-religieuses divisent la critique : elle leur reproche parfois de relever d’un mysticisme flou qui gomme, en postulant un « Mal » transcendant, l’unicite de l’horreur nazie et affranchit l’individu de sa responsabilite. L’article s’attache a montrer que les trois modeles narratifs dont, par la voix de Lebert, se reclame le recit – policier, fantastique, mythico-religieux – n’entretiennent pas un rapport de superposition, qui ferait du troisieme la couche essentielle car la plus profonde, mais un rapport d’hybridation, qui ne hierarchise pas contenu politique et contenu metaphysique. Cette hybridation narrative permet d’afficher le danger de la contagion et la nature de la lutte a mener, toujours et partout : une lutte contre nos demons intimes.
Databáze: OpenAIRE