| Popis: |
Dans la seconde moitie du XIXe siecle, pratiquer la musique dans une famille de la petite bourgeoisie catholique de Verviers alors que toute famille bourgeoise pratiquait la musique, n'etait pas necessairement un gage d'originalite. S'appeler Dupont a une epoque ou ce nom englobait deja, sous forme de boutade, l'ensemble des francophones de la planete, ne l'etait guere plus. Certes, la lignee des Dupont de Verviers n'etait pas responsable de cette situation funeste, mais c'est a elle qu'il echut d'accentuer sa pathologie onomastique en ne choisissant pour prenoms masculins que Joseph et Auguste. Dans l'histoire de la musique, une telle situation n'est pas rare. Avec deux prenoms pour cinq musiciens repartis sur trois generations, ils font aussi bien que les Couperin, mais beaucoup moins bien sans doute que ces dynasties de luthistes ou de facteurs dont la genealogie confuse hante les nuits des musicologues. Cette caracteristique familiale n'aurait done qu'un interet fort relatif si les Dupont avaient ete seuls. Mais ils ne le furent pas. D'autres musiciens portant le meme nom et le meme prenom, jouant des memes instruments, furent actifs au meme moment et a peu pres au meme endroit. Dans le dedale des archives et des partitions, il n'est donc pas toujours aise de distinguer Joseph et Auguste Dupont de Joseph et Auguste Dupont; deux freres liegeois contemporains de deux freres vervietois, dont l'un fut professeur de violon au conservatoire de Liege et l'autre musicien amateur1. Exterieurement, il y avait la tous les symptomes du conformisme le plus aneantissant, ce que semblent confirmer les rares esquisses biographiques consacrees aux membres de la famille. Les Dupont de Verviers semblent avoir fait partie de ces artistes glorifies de leur vivant mais dont la reputation s'eteignit a la lecture de leur epitaphe. Aujourd'hui encore, ils ne sont plus guere que des noms, parfois attaches a ceux d'hommes plus illustres qu'ils eurent la chance de croiser. |
