Les sclérodermes : qu’en est-il de leur toxicité ?

Autor: Corinne Schmitt, C. Cézard, M. Evrard, Antoine Villa, Arnaud Courtois, X. Bretaudeau, M. Deguigne, Chloé Bruneau, G. Le Roux, Nicolas Delcourt, N. Ihadadene, P.A. Moreau
Rok vydání: 2018
Předmět:
Zdroj: Toxicologie Analytique et Clinique. 30:175
ISSN: 2352-0078
Popis: Objectif Les sclerodermes sont connus pour provoquer des troubles digestifs mineurs lors d’une consommation crue ou en quantites significatives. Ce travail s’attache a faire le point sur les intoxications suite a l’ingestion de sclerodermes. Methode Recensement des cas d’intoxication par des champignons du genre Scleroderma issus de la Base nationale des cas d’intoxication en 2013 et 2014. Resultats Sur les 2700 cas symptomatiques, 13 patients l’ont ete suite a l’ingestion de sclerodermes (9 hommes et 4 femmes), dont 8 presentant un tableau autre que digestif. Dans tous les cas, le delai d’apparition des symptomes est court : inferieur a 4 heures. Les nausees et douleurs abdominales sont frequentes parfois suivies de vomissements, mais aucun des patients n’a presente de diarrhees. Parmi les signes cliniques autres que digestifs, ont ete retrouves : vertiges (2/13), malaises (4/13), hypotension (2/13), tachycardie (1/13), hypersudation (1/13), myosis (1/13) et paresthesies (1/13). Pour le cas ou les deux patients ont presente une hypotension associee a des troubles digestifs, le champignon incrimine identifie est Scleroderma bovista par analyse microscopique sur les restes du repas. Dans les autres cas, une expertise mycologique a ete faite sur photographies et a confirme l’attribution des cas d’exposition au genre Scleroderma. L’evolution fut dans tous les cas favorable et rapidement resolutive. Conclusion La confusion avec des champignons comestibles des genres Tuber et Lycoperdon est classique. Il s’agit de la premiere serie decrivant une symptomatologie autre que digestive a la suite de la consommation de sclerodermes avec notamment des signes cardiovasculaires. La bibliographie ne mentionne effectivement que des cas de neurotoxicite [1] et de syndrome antabuse [2] . Au vu de ces donnees, lors d’une ingestion accidentelle ou volontaire de scleroderme, la surveillance ne doit pas se limiter aux troubles digestifs.
Databáze: OpenAIRE