L’inactivation pharmacologique des cortex insulaire postérieur et somatosensoriel secondaire du primate atténue l’hyperalgésie thermique

Autor: K. Nagasaka, I. Takashima, K. Matsuda, N. Higo
Rok vydání: 2023
Předmět:
Zdroj: Douleur et Analgésie. 36:37-45
ISSN: 1951-6398
1011-288X
DOI: 10.3166/dea-2022-0247
Popis: Contexte : Nous avons précédemment développé un modèle de douleur centrale post-AVC (DCPA) chez le macaque et confirmé l’implication d’une activité accrue du cortex insulaire postérieur (CIP) et du cortex somatosensoriel secondaire (SII) dans l’allodynie mécanique, observée en cas de DCPA, en associant une inactivation pharmacologique de ces régions corticales et des techniques d’imagerie. Cependant, on ne sait pas si cette inactivation joue un rôle dans l’hyperalgésie thermique. Par conséquent, en utilisant ce modèle de macaque, nous avons examiné les réponses comportementales aux stimuli thermiques après une inactivation pharmacologique du CIP/SII. Méthodes : Une DCPA a été créée chez deux macaques en induisant des lésions hémorragiques unilatérales dans le noyau ventral postérolatéral du thalamus, par injection de collagénase. Pour évaluer la perception de la douleur, la latence de retrait des mains à des stimuli thermiques de 37, 45, 50, 52 et 55 °C a été mesurée. Quelques semaines après l’induction de la lésion, une inactivation pharmacologique des CIP/SII par micro-injection de muscimol a été réalisée. L’effet de l’inactivation sur la latence de retrait a été évalué par comparaison avec la latence de retrait après injection de placebo. Résultats : Quelques semaines après l’induction des lésions thalamiques, on observe une réduction des latences de retrait à la stimulation thermique (< 50 °C) de la main controlatérale de l’emplacement de la lésion chez les deux macaques, indiquant l’apparition d’une hyperalgésie thermique. Lorsque les CIP/SII sont inactivés par lemuscimol, les latences de retrait à des stimuli thermiques de 50 et 52 °C sont significativement augmentées par rapport à celles après injection de placebo. Conclusion : Nos données soulignent qu’une activité accrue dans les CIP/SII après lésion thalamique peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités et que la modulation de cette activité peut être une approche thérapeutique pour l’hyperalgésie thermique. Signification : La DCPA est causée par des lésions cérébrales du système somatosensoriel et se caractérise par une allodynie mécanique ou une hyperalgésie thermique. Il a été démontré que l’inactivation pharmacologique de l’activité des CIP/SII a un effet analgésique sur l’allodynie mécanique ; cependant, l’efficacité de cette inactivation pour réduire l’hyperalgésie thermique n’était pas claire. Dans ce travail, en utilisant deux macaques, nous avons démontré que l’inactivation de ces régions corticales réduit l’hypersensibilité aux stimuli thermiques. Ce résultat souligne qu’une activité accrue des CIP/SII peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités.
Databáze: OpenAIRE