Les méningites graves de l’enfant

Autor: B. Hmamouchi, O. Charri, K. Yaqini, M. Lazraq, H. Taibi, A. Chlilek
Rok vydání: 2014
Předmět:
Zdroj: Annales Françaises d'Anesthésie et de Réanimation. 33:A83-A84
ISSN: 0750-7658
DOI: 10.1016/j.annfar.2014.07.135
Popis: Introduction Les meningites graves de l’enfant sont des pathologies pour lesquelles la precocite du traitement conditionne indubitablement le pronostic vital et fonctionnel. Elle est l’urgence therapeutique par excellence et aucun retard ne serait permis. Des la presomption du diagnostic, une antibiotherapie probabiliste urgente doit etre immediatement instauree. Le but de ce travail est de mettre la lumiere sur la frequence des meningites graves de l’enfant et d’en determiner les modalites therapeutiques et evolutives. Materiel et methodes Etude retrospective descriptive etalee sur 2 ans, de janvier 2012 a decembre 2013, portant sur l’ensemble des cas de meningites graves admis au service de reanimation pediatrique de notre CHU. Ont ete inclus les enfants âges de 1 mois a 13 ans. Notre etude exclut les observations concernant les meningites nosocomiales. Les donnees colligees etaient d’ordre demographique, clinique, biologique, therapeutique et evolutif. Resultats Quarante cas de meningites graves ont ete colliges avec un âge moyen de 4,08 ± 2,65 ans et une nette predominance masculine (62,5 %). La majorite des malades etait issue d’un milieu socioeconomique defavorable (70 %) ; la duree d’evolution avant l’hospitalisation etait relativement longue, allant de 12 heures a 3 semaines. Les motifs de consultation aux urgences pediatriques etaient : la fievre (95 %), les troubles de conscience (80,6 %), les vomissements (53,3 %), l’apparition de taches purpuriques (52,5 %) et les crises convulsives (38,9 %). Dans 80,6 % des cas, le patient etait admis dans un tableau de choc septique. Les causes les plus frequentes dans notre serie etaient : le purpura fulminans (52,5 %), la meningoencephalite tuberculeuse (12,5 %), la meningoencephalite a pneumocoque (5 %), la meningoencephalite herpetique (5 %), la meningite a meningocoque (5 %) et la meningite a Haemophilus influenzae (2,5 %). Dans 17,5 % des cas, aucun germe causal n’a ete identifie. L’antibiotherapie de premiere intention instauree systematiquement etait a base de cephalosporines de 3 e generation ; les antibacillaires etaient prescrits dans 25 % des cas et un traitement antiviral a base d’acyclovir a ete administre dans 32,2 % des cas. Le recours a la ventilation artificielle etait necessaire dans 85 % des cas. L’evolution n’a ete favorable que dans 10 % des cas. La survenue de complications a ete notee dans 47,5 % des cas, essentiellement a type de : hydrocephalie (40 %), abces cerebral (20 %), œdeme cerebral (20 %) et empyeme (13,4 %). Le taux de mortalite etait tres eleve (42,5 %) ; le purpura fulminans etait responsable de pres de la moitie des deces deplores. Discussion Les meningites graves de l’enfant sont grevees d’une lourde mortalite, liee d’une part, au retard de consultation, et d’autre part, a la frequence du purpura fulminans dans notre serie. Plusieurs cas ont ete decrits dans la litterature pediatrique, d’evolution fatale dans 90 % des cas [1] . Le meningocoque de serotype B est le plus incrimine dans l’apparition du purpura fulminans dans notre pays. Aucune vaccination pour ce serotype n’est disponible, d’ou l’interet majeur de la sensibilisation des populations et des medecins que tout purpura febrile doit etre considere a priori comme un purpura fulminans jusqu’a preuve du contraire, et traite comme tel.
Databáze: OpenAIRE