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Contexte. L’administration d’une double antibioprophylaxie préopératoire (vancomycine associée à une céphalosporine) à des patients à haut risque d’infection du site opératoire (ISO) à Staphylococcus à coagulase négative résistant à la méticilline impose un cadre organisationnel. Objectif. Évaluation de l’administration de la double antibioprophylaxie et identification de facteurs contribuant au non-respect des recommandations institutionnelles. Méthode. Étude rétrospective sur 6 mois menée aux Hôpitaux universitaires de Genève, sur deux cohortes distinctes : patients soumis à une chirurgie cardiaque complexe à haut risque d’ISO et patients opérés d’une cranioplastie, avec administration intégrale de la double antibioprophylaxie au bloc opératoire. Résultats. L’administration pré-opératoire de l’un des antimicrobiens a été oubliée pour 20% à 30% des 30 patients inclus (23,3% pour la vancomycine, 36,7% pour la céfazoline), il n’y a pas eu d’ajustement de la dose par rapport au surpoids du patient dans près de 50% des cas pour au moins un antimicrobien (53,3% pour la vancomycine, 43,3% pour la céfazoline), ni de respect du délai de biodisponibilité (46,7% pour la vancomycine, 53,3% pour la céfazoline). La deuxième dose intra-opératoire de céphalosporine n’a pas été injectée à 63,3% des patients alors qu’elle était indiquée. L’administration de la double antibioprophylaxie a été parfaitement réalisée pour seulement 3 patients (10%). Conclusion. La conformité de l’administration de la double antibioprophylaxie pré-opératoire aux recommandations (internes) dans ces situations à haut risque d’ISO est insuffisante. Afin d’optimiser les bénéfices de la double antibioprophylaxie pré-opératoire, nous recommandons que la vancomycine soit administrée dans l’unité de soins et la céphalosporine au bloc opératoire. |