Réintégrer sans modifier les hiérarchies coloniales ? Inégalités ethniques et territoriales dans les politiques d’assistance aux mutilés de guerre de l’Empire colonial français (1916–1939)
Autor: | Gildas Brégain |
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Rok vydání: | 2019 |
Předmět: |
030506 rehabilitation
03 medical and health sciences Psychiatry and Mental health Health (social science) Health Policy 05 social sciences Public Health Environmental and Occupational Health 0501 psychology and cognitive sciences Orthopedics and Sports Medicine 0305 other medical science 050104 developmental & child psychology |
Zdroj: | Alter. 13:263-281 |
ISSN: | 1875-0672 |
DOI: | 10.1016/j.alter.2019.09.002 |
Popis: | Resume Cet article s’interesse aux politiques d’assistance aux mutiles de guerre de l’Empire colonial francais. Ces politiques sont le resultat d’un ensemble d’actions et d’interactions entre de multiples acteurs, a savoir les ministeres (colonies, affaires etrangeres, travail, pensions), les parlementaires, l’Office National des Mutiles, les associations de mutiles de guerre et les hauts fonctionnaires coloniaux. Fonde sur de multiples archives, sur les revues associatives et la presse coloniale, cet article analyse le statut concede aux mutiles de guerre de ces territoires. Constituent-ils, du fait de leur sacrifice pour la Patrie, des « creanciers » egaux a ceux de la metropole ? Nos recherches permettent de dresser le constat d’une extreme heterogeneite des politiques d’assistance dans l’Empire colonial, avec de fortes inegalites territoriales et ethniques dans l’attribution des differentes prestations. Les mutiles de guerre de l’Empire beneficient d’une partie non negligeable des droits conferes a ceux de la metropole (y compris les droits economiques). Les mutiles francais et indigenes d’Afrique du Nord et des quatre communes du Senegal beneficient d’une pension relativement similaire a celle des mutiles en France. Dans les autres colonies, les mutiles indigenes sont discrimines et percoivent des pensions d’un montant tres inferieur. Dans tous les territoires de l’Empire, les mutiles indigenes ont un acces restreint aux emplois administratifs et aux prets agricoles. Cette politique sociale, couteuse pour la metropole, s’avere prioritaire en raison de l’imperatif politique de reconnaissance envers ceux qui se sont sacrifies pour la patrie, mais aussi et surtout pour conserver la sympathie des populations colonisees et le soutien politique des mutiles et des anciens combattants dans un contexte de nationalisme anticolonial croissant. |
Databáze: | OpenAIRE |
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