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Introduction Le syndrome de Warner et Wilson Jones (ou granulome pyogenique recidivant avec multiples satellites) est un phenomene rare mais benin dont nous rapportons 2 cas. Observations Un homme de 50 ans, sans antecedent particulier, consultait en dermatologie pour avis concernant une lesion bourgeonnante de la narine gauche, saignant facilement au contact, apparue suite a une coupure. La lesion etait evocatrice cliniquement d’un granulome pyogenique epidermise. Une exerese chirurgicale par electrocoagulation confirmait le diagnostic. Quelques semaines plus tard, de multiples papules angiomateuses millimetriques apparaissaient sur le pourtour de la cicatrice d’exerese initiale. Les biopsies cutanees realisees etaient en faveur d’un bourgeon charnu, sans atypies cytonucleaires. Le diagnostic de syndrome de Warner et Wilson Jones etait retenu. Un traitement par laser CO2 sera prochainement realise. Le second patient est un enfant de 7 ans de sexe masculin, sans antecedent notable. Il consultait en dermatologie pour avis concernant une lesion du dos evoluant depuis plusieurs mois. L’aspect clinique et histologique apres exerese etait en faveur d’un botriomycome epidermise. A un mois de l’exerese apparaissaient de multiples lesions satellites identiques a la premiere. Le diagnostic de syndrome de Warner et Wilson Jones etait retenu. Un traitement par cryotherapie etait propose, sans efficacite. Le patient sera prochainement reevalue ( Fig. 1 et 2 ). Discussion Le syndrome de Warner et Wilson Jones est un phenomene rare qui atteint preferentiellement les enfants et adolescents de sexe masculin. Les facteurs de risque sont la localisation sur le tronc du botriomycome initial, son exerese incomplete ou un traumatisme de celui-ci. Cliniquement, il se presente sous forme de lesions bourgeonnantes d’allure angiomateuses infra-centimetriques, localisees preferentiellement sur le tronc (notamment les regions interscapulaire ou lombaire). Le delai de survenue apres l’exerese initiale est de 1 a 4 mois, mais peut aller jusqu’a 2 ans, avec un developpement progressif sur 1 a 3 semaines. L’histologie permet d’eliminer les diagnostics differentiels (melanome achromique, metastases cutanees, maladie de Kaposi, angiomes rubis). L’histologie des lesions recidivantes etant moins typique, il n’est pas necessaire de reiterer les biopsies. L’abstention therapeutique est privilegiee, la regression etant souvent spontanee en 6 a 12 mois. Les traitements envisageables sont l’exerese chirurgicale, l’electrocoagulation, le laser CO2 ou Nd-YAG, la cryotherapie ou la cryochirurgie. Conclusion Le syndrome de Warner et Wilson Jones est un phenomene rare devant etre connu du dermatologue au vu de son caractere benin et spontanement regressif. |