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Rationnel La chimioembolisation arterielle hepatique a fait la preuve de son efficacite en survie globale chez des patients porteurs de CHC selectionnes sur leur bonne fonction hepatique. Pourtant, ses modalites sont empiriques et le benefice de l’agent de chimiotherapie par rapport a la seule embolisation n’a pas ete formellement demontre. L’experimentation animale pourrait rationaliser cette procedure. Aussi avons-nous choisi de comparer chez le porc la pharmacocinetique plasmatique et tissulaire hepatique du cisplatine, administre soit par voie intra-arterielle hepatique, dans un premier temps sans embolisation associee, soit par voie veineuse systemique. Materiels et Methodes Les porcs, non pathologiques, ont ete appareilles sous anesthesie generale par des catheters d’injection et de prelevement mis en place par un radiologue par voie percutanee. L’injection de cisplatine a 1 mg/kg a ete realisee en bolus dans l’artere hepatique propre pour les animaux tests et en veine cave inferieure pour les animaux temoins. 10 prelevements plasmatiques ainsi que 4 biopsies hepatiques percutanees ont ete effectues pour chaque animal sur les 24 heures du protocole, destines a mesurer, par spectrometrie d’absorption atomique, les concentrations plasmatiques et tissulaires hepatiques en cisplatine. La toxicite biologique et histologique hepatique a ete etudiee et comparee en parallele. Resultats 12 porcs ont ete inclus (6 groupe arteriel hepatique et 6 groupe veineux systemique). La comparaison des concentrations plasmatiques par analyse de la variance a 2 facteurs (temps, concentration) ne montre pas de difference en fonction du mode d’injection (p = 0,52). En revanche, les concentrations tissulaires hepatiques sont significativement plus elevees dans le groupe arteriel hepatique que dans le groupe veineux systemique (p = 0,0013), resultat qui etait attendu et qui presente un interet therapeutique evident. L’etude de toxicite ne montre pas de difference entre les groupes, tant sur le plan biologique (hepatique, renal, hematologique) que histologique hepatique. L’absence de difference en termes de concentrations plasmatiques ou de toxicite en fonction du mode d’injection est liee aux caracteristiques propres du cisplatine, puisque ce produit a une excretion biliaire infime et qu’il est donc massivement relargue dans la circulation systemique lorsqu’il est administre par voie arterielle hepatique. Conclusion Cette etude experimentale apporte une nouvelle preuve de la superiorite pharmacocinetique de la voie intra-arterielle hepatique, qui permet d’obtenir des concentrations plus elevees dans le parenchyme hepatique a dose equivalente, et donc d’esperer un effet therapeutique superieur. Notre travail presente l’avantage de n’utiliser que des techniques percutanees, comme chez l’homme, respectant au mieux la physiologie des animaux et garantissant la reproductibilite des resultats. Nous allons a present realiser sur le meme modele une veritable etude de chimioembolisation, en etudiant l’influence de l’agent d’embolisation sur la pharmacocinetique de la chimiotherapie. |