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Introduction Les uveites designent un large ensemble de maladies inflammatoires de l’uvee. La grande diversite des manifestations anatomocliniques et des etiologies constitue un interet diagnostic et therapeutique majeur. L’objectif de ce travail est une description des caracteristiques anatomocliniques de ces uveites, ainsi que du diagnostic et du traitement qui leur sont associes. Patients et methodes Il s’agit d’une etude retrospective realisee entre juillet 2002 et aout 2016, concernant les patients referes dans le service de medecine interne de la Croix-Rousse pour le diagnostic etiologique et/ou le traitement d’une uveite. Tous les patients ont beneficie d’un examen ophtalmologique complet suivi d’un bilan clinique et paraclinique oriente. Les diagnostics ont ete etablis selon les criteres internationaux en vigueur. Les uveites post-chirurgicales, secondaires a une endophtalmie post-traumatique ou au virus de l’immunodeficience acquise, ont ete exclues. Resultats La population se compose de 957 patients, comprenant 588 femmes (59,3 %), avec un âge moyen au diagnostic de l’uveite de 47,3 ans. La repartition ethnique est la suivante : caucasienne (n = 782, 81 %), Afrique du Nord (n = 124, 12 %), Afrique subsaharienne et Antilles (n = 26, 2,7 %) et Asie (n = 12, 1,3 %). La repartition anatomique des uveites est la suivante : anterieure (UA) (n = 312, 32,6 %), intermediaire (UI) (n = 96, 10 %), posterieure (UP) (n = 162, 16,9 %), panuveites (PU) (n = 260, 26,5 %), ainsi que des formes combinees comprenant 68 UA plus UI soit 7,1 %, 51 UI plus UP soit 5,3 % et enfin 10 UA plus UP soit 1 %. Il s’agit d’uveites unilaterales chez 410 patients (42,8 %), chroniques pour 633 patients (66 %), avec un aspect granulomateux chez 263 patients (27,5 %). Sur le plan diagnostic, la repartition etiologique est la suivante : 360 uveites (37,6 %) sont d’origine indeterminee, 345 (36,05 %) d’origine inflammatoire, 121 uveites (12,64 %) associees a une entite purement ophtalmologique, 106 uveites (11 %) d’origine infectieuse et 20 uveites (2,08 %) liees a un lymphome. Parmi les causes inflammatoires les plus frequentes, la sarcoidose rend compte de la pres de la moitie des cas (n = 175, dont 114 sarcoidoses histologiquement prouvees), suivie des uveites associees au groupage HLA-B27 (n = 62), des spondylarthrites (n = 43), de la maladie d’Harada (n = 27) et de la maladie de Behcet (n = 21). Les entites ophtalmologiques les plus frequentes sont la maladie de Birdshot (n = 38), les pars planites (n = 22) et la cyclite de Fuchs (n = 20). Les etiologies infectieuses comprennent par ordre decroissant : la tuberculose (n = 44), les virus du groupe Herpes (n = 22), la toxoplasmose (n = 12), la maladie de Lyme (n = 11) et la syphilis (n = 7). La repartition des traitements administres est la suivante : corticotherapie systemiques (n = 349, 36,46 %) ; seule (n = 170) ou en association avec un autre traitement (n = 179), traitement local seul (n = 346, 36 %), immunosuppresseurs (n = 169, 17,5 %). Cinquante et un patients ont recu un anti-TNF ; il s’agissait de l’adalimumab dans 35 cas. Cent un patients (10,5 %) ont recu un traitement anti-infectieux, incluant 47 antibiotherapies antituberculeuses. Conclusion Cette serie, provenant d’un centre tertiaire offre une photographie recente de la repartition etiologique et de la prise en charge des uveites en France. La sarcoidose, les spondyloarthrites et les uveites associees au groupage HLA-B27, les maladies infectieuses (toxoplasmose, herpes virus et tuberculose), les entites ophtalmologiques (pars planite, cyclite heterochromique de Fuchs et maladie de Birdshot) rendent compte de pres de ¾ des etiologies identifiees. Meme si plus rarement en cause, la syphilis, les bacteries intracellulaires, la maladie de Behcet, le lymphome primitif oculo-cerebral et la maladie de Vogt-Koyanagi-Harada doivent etre evoques en raison des consequences therapeutiques et pronostiques. La part importante des maladies inflammatoires, la place des immunosuppresseurs et le developpement des anticorps monoclonaux dans l’arsenal therapeutique renforcent l’interet de la collaboration ophtalmologiste-medecin interniste pour la prise en charge des patients. |