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Resume Avant son edition de 2015, la derniere version de la Classification francaise des troubles mentaux (CFTM) etendue a tous les âges de la vie et editee par l’Inserm, datait de 1968. Entre ces deux dates, seul Roger Mises et ses collaborateurs ont, pour l’enfant et l’adolescent, elabore un nouveau modele classificatoire fonde sur la comprehension du sujet dans son histoire, son developpement et son environnement : la Classification francaise des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA). Elle s’ordonne autour de deux axes : l’axe I des « categories cliniques de base » et l’axe II des « facteurs associes ou anterieurs, eventuellement etiologiques ». Le diagnostic proprement psychiatrique est hierarchise sur l’axe I selon deux niveaux, celui de la categorie principale, puis celui des categories complementaires. Il est regi par trois regles d’utilisation : etablir un diagnostic au temps T de l’observation (supposant une eventuelle modification du codage en fonction de l’evolution), coder imperativement une seule categorie principale, et enfin, y associer librement autant de categories complementaires que necessaires pour aboutir a un diagnostic psychiatrique descriptif complet utilisant tous les registres de la richesse nosographique existante. En adjoignant sans restriction sur l’axe II les facteurs associes ou anterieurs, eventuellement etiologiques, comprenant les situations (notamment organiques, familiales, environnementales et societales) de demande de soins, cette methode permet une vision globale aussi bien pluricategorielle que multidimensionnelle. Cette classification rend particulierement compte de la complexite du travail du clinicien frequemment contraint de « forcer » sa propre representation clinique pour rentrer dans le fixisme des classifications CIM ou DSM, repondant a des normes d’homogeneisation statistiques souvent trop reductrices. Ainsi, l’extension de la methode de Roger Mises a l’âge adulte, realisee par la CFTM R-2015, qui compte tous les âges de la vie et comporte par ailleurs un transcodage systematique en CIM 10, presente, a l’inverse de la rigidite des autres classifications, la souplesse et la plasticite d’un filet a dimensions multiples, susceptibles d’accueillir de maniere fine et adaptee la « chute » du cas (casus, participe passe de cadere : tomber) et de ses particularites. Encore faut-il qu’une classification soit concue pour ce qu’elle est : ni un traite, ni un manuel d’enseignement nosographique, mais le reflet d’un acte de pensee diagnostique par essence constructive, classificatoire et evolutive. |