Retentissement osseux de l’anorexie mentale

Autor: Jean Vignau, Francis Collier, Isabelle Legroux-Gérot, Bernard Cortet
Rok vydání: 2005
Předmět:
Zdroj: Revue du Rhumatisme. 72:1256-1262
ISSN: 1169-8330
Popis: Resume Le but de ce travail est d’apprecier le retentissement osseux de l’anorexie mentale en termes epidemiologiques, diagnostiques, physiopathologiques et de tenter d’en evaluer les consequences therapeutiques. La perte osseuse de l’anorexie mentale est d’autant plus grande que la maladie apparait precocement dans l’adolescence et que la duree de l’amenorrhee est importante. Elle est responsable d’une osteoporose dans 38 a 50 % des cas. L’evaluation du retentissement osseux de l’anorexie mentale peut etre realisee grâce a la mesure de la densite minerale osseuse par absorptiometrie biphotonique a rayons X. L’etude des marqueurs osseux permet egalement d’apprecier le niveau de remodelage osseux de ces patientes. Le mecanisme de cette perte osseuse semble complexe. Le deficit en estrogenes a longtemps ete incrimine comme facteur principal mais il ne peut l’expliquer a lui seul. En effet, contrairement a l’osteoporose postmenopausique, la perte osseuse de ces patientes est plutot due a une diminution de la formation avec une resorption discretement augmentee. Ceci suggere le role essentiel de la denutrition et des facteurs lies a la nutrition en particulier de l’axe hormone de croissance–somatomedine C (GH-IGF-I). La prise en charge therapeutique de l’atteinte osseuse de l’anorexie mentale reste discutee. Si le retour des regles et la recuperation ponderale semblent indispensables, ils ne permettent pas toujours de corriger cette perte osseuse. Les differentes etudes n’ont pas montre d’efficacite du traitement par estrogenes mais celui-ci etait administre sous forme de pilules estroprogestatives le plus souvent. Aucune etude de grande ampleur n’a ete realisee avec un traitement hormonal substitutif. Les meilleurs resultats semblent etre obtenus avec des traitements osteoformateurs comme l’IGF-I surtout associes aux estrogenes. Ceci laisse presager l’apparition de strategies therapeutiques complexes faisant appel a des traitements osteoformateurs et antiresorptifs dans cette indication.
Databáze: OpenAIRE