Insuffisance rénale aiguë et boli préemptifs de corticoïdes chez les transplantés rénaux : une étude rétrospective

Autor: Valérie Moal, Yvon Berland, Tristan Legris, Laurent Daniel, M. Meunier, A. Basire, Philippe Brunet, O. Aubert, R. Purgus
Rok vydání: 2018
Předmět:
Zdroj: Néphrologie & Thérapeutique. 14:422
ISSN: 1769-7255
Popis: Introduction Les fortes doses parenterales de corticoides (ou boli) font partie de la premiere ligne de traitement des rejets aigus prouves histologiquement. Peu d’etudes ont evalue le rationnel de l’administration preemptive (avant les resultats histologiques) de boli de corticoides en cas de suspicion de rejet chez les transplantes renaux (TR). Patients/Materiels et methodes Nous avons mene une etude observationnelle retrospective monocentrique de suivi de cohorte, incluant tous les patients TR hospitalises au CHU de Marseille entre 2009 et 2014 presentant une insuffisance renale aigue (IRA) sans cause urologique, vasculaire, infectieuse ou toxique, indiquant une 1re ponction biopsie du transplant. Les caracteristiques cliniques, biologiques, immunologiques et anatomopathologiques ont ete recueillies a l’inclusion. La duree mediane de suivi etait de 49 [35–66] mois. Les TR qui ont recu de boli de corticoides preemptifs constituaient le groupe « strategie preemptive ». Observation/Resultats Deux-cent quarante-trois TR ont ete inclus, 17 % ont beneficie d’une « strategie preemptive ». Parmi eux 51 % ont recu des boli sans diagnostic final de rejet histologiquement prouve. En cas de rejet, la strategie preemptive etait associee a un gain median d’administration de boli de 5 jours. Dans le groupe « strategie preemptive », les facteurs associes au diagnostic de rejet histologiquement prouve etaient, d’une part, la severite de l’IRA (p = 0,002), et d’autre part, des caracteristiques immunologiques telles qu’un antecedent de rejet (p = 0,032), une immunisation anti-HLA contre le donneur (p = 0,041) ou un traitement immunosuppresseur moindre (p = 0,045). Il a ete observe dans les suites des boli de corticoides une incidence de 20 % de diabetes induits et 10 % de pneumocystoses. La strategie preemptive de boli de corticoides chez les patients avec diagnostic prouve de rejet n’etait pas independamment associee en analyse multivariee, a la survie du transplant censuree sur les deces bien que significative en analyse univariee (p = 0,002). Chez ces patients, les facteurs pronostiques independants de perte du transplant etaient la severite de l’IRA initiale (Hazard Ratio = 2,67 ; p = 0,001) et un diagnostic de rejet medie par anticorps (Hazard Ratio = 1,43 ; p = 0,012). Discussion Il s’agit d’une etude retrospective. Neanmoins il s’agit a notre connaissance de la premiere etude ayant analyse l’impact de la prescription preemptive de boli de corticoides, a l’ere de la definition moderne du rejet humoral. Conclusion Les benefices de la « strategie preemptive » d’administration de boli de corticoides en cas d’IRA sans cause evidente semblent limites chez les TR. Ces resultats sont a confirmer de maniere prospective.
Databáze: OpenAIRE