Réplication d'une étude sur le moment d'exposition d'un avertissement et test d'un nouveau format de communication du risque

Autor: Fontaine, Maylis, RIETHMULLER, Sacha, FLOCH, Valérie LE
Rok vydání: 2023
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DOI: 10.17605/osf.io/nm5s7
Popis: Dans la décision, le mode d’apprentissage de la fréquence d’un évènement déterminerait l’attitude d’un individu face à cet évènement, et notamment s’il est qualifié de rare. Deux modes sont distingués selon deux sources d’information : la description et l’expérience (Wulff et al., 2018). Dans la décision basée sur la description (Kahneman & Tversky, 1979), un individu prend connaissance d’une fréquence au travers d’une probabilité explicite (associée à un résultat) indiquée dans les options de la décision. Dans ce cas, les individus auraient tendance à surestimer les probabilités d’occurrence d’un évènement rare. L’attitude face à l’évènement rare dépend alors du cadrage de celui-ci. Il a été observé que lorsque le cadrage est un gain, les individus auraient tendance à rechercher le risque, tandis que lorsque le cadrage est une perte, les individus auraient tendance à éviter le risque. Généralement, les risques sont communiqués par leurs descriptions (fréquence ou probabilité) qui ont une fonction d’avertissement. Dans la décision basée sur l’expérience (Hertwig et al., 2004), l’individu fait un apprentissage fréquentiel en expérimentant à plusieurs reprises les conséquences de ses décisions (conséquences inconnues jusqu’à leur expérimentation). Les individus auraient, par cet apprentissage, tendance à sous-estimer la fréquence d’apparition des évènements rares. D’un côté, cela implique que, si cet évènement est cadré comme un gain, les individus l’éviteraient au profit d’un évènement plus sécure. D’un autre côté, un évènement rare cadré comme une perte est considéré comme un risque. Selon ce mode, ce risque est généralement négligé, amenant les individus à prendre des décisions risquées. Dans la vie quotidienne, le mode le plus utilisé serait celui issu de l’expérience (Lejarraga, 2010). Pour prévenir le public de l’occurrence des risques et éviter leur sous-estimation, des avertissements sont utilisés (exemples : prévention routière, prévention climatique). Ces avertissements prennent la forme de descriptions. Au sein même de ce mode d’apprentissage, l’attitude face au risque varie selon qu’il soit question de probabilités ou de fréquence (Yamagishi, 1997). Il est admis que communiquer des fréquences à des individus faisant face à des risques permet de réduire davantage la prise de risque par rapport à la communication de probabilités. Un des paramètres à prendre en compte dans l’efficacité d’un avertissement (pour un évènement rare) est son moment d’exposition (Purmehdi et al., 2017). D’une part, il semblerait qu’un avertissement soit le plus efficace lorsqu’il est exposé avant l’expérience (Barron et al., 2008). D’autre part, l’avertissement aurait de moins en moins d’impact au fur et à mesure que la quantité d’expérience vécue avant son exposition augmente (Weiss‐Cohen et al., 2021). Il peut être admis de considérer la théorie du renforcement de l’apprentissage comme explication de l’apprentissage des fréquences via l’expérience (Barron et al., 2008 ; Weiss-Cohen et al., 2021). L’évènement rare ne pouvant être appris que s’il est vécu, l’avertissement permet aux individus de prendre connaissance de celui-ci et ce, sans avoir à le vivre. L’avertissement apporte alors une correction de l’estimation des fréquences. Il semble cohérent que cette estimation puisse être mieux corrigée en construisant un avertissement dans un format de question à choix multiple avec feedback. La question oblige un individu à répondre, et donc à se construire une estimation qu’il pouvait avoir négligée en raison d’un manque d’information. Un feed-back intentionnel, instantané et externe (Hattie & Timperley, 2007) pourrait permettre à ce même individu de comparer l’estimation construite durant la question à la réponse correcte, et donc de la corriger ou de la confirmer. Ce travail de recherche a pour objectif de (1) répliquer l'étude de Weiss-Cohen et (2) proposer un format d’avertissement basé sur le feed-back, qui pourrait avoir un meilleur impact sur la prise de risque qu’une simple description et ce, même après avoir accumulé de l’expérience.
Databáze: OpenAIRE