Popis: |
Introduction et but de l’etude L’annonce d’un cancer engendre tres souvent chez le patient la remise en cause de l’hygiene de vie anterieure conduisant a des modifications des habitudes alimentaires (Hugol–Gential, 2015). De plus, une litterature foisonnante autour de l’alimentation-sante et plus specifiquement de l’alimentation-cancer emerge dans l’espace mediatique au cote d’information officielle en sante publique telle que l’OMS qui souligne que « une mauvaise alimentation est l’un des principaux facteurs de risque pour une serie de maladies chroniques ». L’objectif de ce travail etait donc de saisir les representations alimentaires de patientes atteintes d’un cancer et les eventuelles modifications de leur alimentation depuis l’annonce de la maladie. Materiel et methodes Cette experimentation a vise plus specifiquement les femmes, celles-ci etant plus exposees aux discours mediatiques alimentaires et moins epaulees pour assurer la preparation des repas lors de leurs traitements (Mermilliod et Mouquet, 2008). Ainsi, soixante patientes atteintes de cancer (majoritairement cancer du sein) ont ete recrutees au sein du Centre de lutte contre le cancer Georges-Francois-Leclerc de Dijon en janvier 2017. Une tâche de tri libre d’aliments a ete effectuee avec chacune d’entre elles sur 30 aliments. Une discussion autour de la classification des aliments et des representations alimentaires a ensuite eu lieu. Resultats et analyse statistique Six strategies de tris ont ete recensees : en fonction des habitudes dichotomiques ; par categories d’aliments ; par menu ; selon les caracteristiques sante ; classement hedonique et enfin, classement par frequence de consommation. De maniere generale, la modification des habitudes alimentaires est une notion recurrente suite a l’arrivee du cancer. Le repas se retrouve en tension entre des injonctions medicales, mediatiques, sociales et une realite physiologique qui se redefinit avec l’apparition d’effets secondaires tels que la nausee, les modifications sensorielles… Par ailleurs, l’etude revele la circulation de nombreuses idees recues autour de l’alimentation avec une receptivite grandissante pour la sphere non conventionnelle et alternative (Cohen & Legrand, 2011) conduisant a la mise en œuvre de regimes alimentaires specifiques. Conclusion Les representations generales du cancer (chimiotherapie, mort, douleur, peur, guerison (enquete EPAC [2000] [1]) impactent la vision de l’alimentation des patientes. D’une maniere generale, les patientes semblent avoir une representation plus medicalisee de l’alimentation que d’ordinaire avec des enjeux de soins sous-jacents importants. Des tensions et des ambivalences se retrouvent unies dans l’acte de manger : entre besoins, contraintes physiologiques, matrices culturelles, sociales et mediatiques nous amenant donc a reflechir a l’information donnee et a la prise en charge alimentaire des patients. |