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La dissociation, pour nombre de psychiatre francais, se rapporte avant tout a la desorganisation schizophrenique. Or, cela est une veritable erreur liee au depart a une erreur de traduction du terme « Spaltung » de Bleuler. Au niveau international, le concept de dissociation renvoie encore aujourd’hui a la description de Pierre Janet : une perte d’unite, d’integration transitoire entre la conscience, la memoire, l’identite et les fonctions sensorimotrices. Cette dissociation est une capacite, un etat physiologique habituel lors des tâches de la vie quotidienne. Elle est aussi utilisee a des fins therapeutiques comme lors de l’hypnose medicale. C’est aussi un mecanisme de defense essentiel lors d’une agression traumatique. Ce mecanisme peut aussi par son intensite et sa frequence devenir pathologique. Les pathologies qui s’y rapportent comprennent certaines formes de syndrome de stress post traumatique, les troubles neurofonctionnels, les amnesies dissociatives… et pouvant aller jusqu’au trouble dissociatif de l’identite. Malheureusement, en France, le diagnostic de trouble dissociatif est peu reconnu, et souvent non pris en charge. Les patients (jusqu’a 10 % des patients soignes en psychiatrie) sont souvent traites uniquement pour leurs troubles comorbides anxieux, depressifs, addictifs ou de personnalite. Les patients souffrant de troubles dissociatifs evoquent rarement spontanement et volontairement leurs symptomes dissociatifs dont ils ont souvent, par definition meme, une perception et une memoire alterees. Il est donc important, pour les professionnels, de pouvoir les rechercher activement. Cette situation, liee surtout a une meconnaissance, constitue aussi une veritable perte de chance. Elle est ameliorable par une meilleure formation des professionnels aux symptomes dissociatifs afin de connaitre cette clinique et les traitements specifiques. |
