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Introduction Dans les lombosciatiques par conflit disco-radiculaire non compliquees, plusieurs essais randomises controles n’ont pas mis en evidence de difference significative sur la douleur et le handicap fonctionnel a 1 an entre prise en charge medicale et chirurgicale [1] . C’est pourquoi un geste radical n’est propose, en dehors des situations necessitant une intervention en urgence, qu’aux patients en echec du traitement medico-infiltratif. C’est dans ce contexte que nous avons voulu evaluer le taux de chirurgie chez les patients hospitalises en rhumatologie pour une lombosciatique par hernie discale et identifier les facteurs predictifs de recours a la chirurgie. Patients et methodes Il s’agit d’un travail retrospectif et monocentrique realise entre janvier 2014 et decembre 2018 dans un centre tertiaire. Sur les 450 patients hospitalises pour une lombosciatique par hernie discale, 405 ont ete inclus, apres exclusion des patients justifiant d’une chirurgie en urgence. L’objectif principal etait de determiner la frequence du recours a la chirurgie a 1 an de l’hospitalisation. L’objectif secondaire etait d’identifier les facteurs predictifs du recours a la chirurgie. Le recours a la chirurgie a ete evalue a l’aide de la methode de Kaplan–Meier et les facteurs associes en utilisant des modeles a risques proportionnels de Cox univaries, puis multivaries. Resultats Parmi les patients, 52,8 % etaient des femmes et l’âge moyen etait de 47,5 ans (18–91 ans), avec un IMC moyen a 27,4 kg/m2. Le trajet radiculaire etait reparti de maniere equilibree avec 44,7 % de trajets L5, 45,2 % de trajets S1 et 4,2 % de trajets mixtes L5 et S1 ( Fig. 1 ). La frequence du recours a la chirurgie a 1 an de l’hospitalisation etait de 34,8 %, avec un delai median de recours a une chirurgie de 31 jours (interquartile range : 3–112). En analyse multivariee, le fait d’etre actif professionnellement (OR : 2,3 [1,5 ; 3,6]), l’impulsivite aux efforts physiologiques (OR : 2,0 [1,3 ; 3,1]), un deficit moteur a 4/5 (OR : 1,7 [1,2 ; 2,4]), la duree d’evolution de la symptomatologie avant l’hospitalisation superieure a 3 mois (OR : 1,7 [1,1 ; 2,5]) et le nombre d’infiltrations (OR : 1,4 [1,2 ; 1,7]) etaient predictifs d’une chirurgie. Conclusion Dans notre etude, plus d’un tiers des patients sont operes dans l’annee, ce qui est comparable aux etudes anterieures [2] . Ce taux concerne une population hospitalisee dans un centre tertiaire, ce qui ne reflete probablement pas l’ensemble des lombosciatiques discales, et notamment ambulatoires. Des facteurs predictifs de recours a la chirurgie ont ete identifies, notamment le fait d’etre actif ou de presenter un deficit a 4/5. Le recours a un nombre plus important d’infiltrations est un facteur confondant, qui reflete peut-etre l’intensite de la symptomatologie. La duree d’evolution superieure a 3 mois avant la prise en charge hospitaliere est un parametre sur lequel il serait possible d’influer via une prise en charge plus precoce. |