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RESUME Introduction. L'habitat mobile, lorsqu'il est utilise comme residence permanente, est entache de deux representations recurrentes. Tout d'abord, considere d'un point de vue juridique comme etant « l'habitat traditionnel » des gens du voyage, il est largement culturalise dans sa prise en compte. D'autre part, en tant qu'habitat non bâtit, il demeure percu comme un habitat precaire et n'est pas considere comme un logement. Au-dela d'une reconnaissance du mode de vie itinerant, la question du droit a l'habitat mobile merite une attention particuliere de la part des pouvoirs publics, d'autant plus qu'il represente un heritage culturel pour une partie de la population francaise. Materiel et methodes. A partir des observations recueillies dans le cadre d'une etude nationale – commanditee par la Direction Generale de l'Action Sociale – sur l'acces aux droits sociaux des populations tsiganes en France, nous nous attacherons a montrer l'impact sanitaire de l'absence ou de la faible prise en compte de l'habitat mobile des gens du voyage. Nous completerons ces donnees nationales par des elements de terrain recueillis par l'association Cesam migrations sante, assurant la mediation entre les collectivites locales et les gens du voyage dans l'Herault. Resultats. Les resultats de l'etude nationale font apparaitre des difficultes recurrentes d'inscription de l'habitat mobile a l'echelon local, que cela soit dans le cadre d'une accession a la propriete par les gens du voyage ou d'un stationnement temporaire. S'ajoutent a cela des phenomenes de relegation qui se traduisent par une faible qualite environnementale (pollution sonore ou olfactive, toxicite du sol…) des sites d'installation des residences mobiles. Qu'ils soient installes sur leurs propres terrains ou en itinerance, les gens du voyage rencontrent des difficultes permanentes a satisfaire leurs besoins vitaux, notamment l'acces a l'eau et a l'electricite. Ces difficultes generent des conditions de vie degradees qui ont un impact sur la sante des personnes concernees (stress, maladies cardio-vasculaires, difficultes d'acces aux soins…). Discussion et conclusion. Les gens du voyage sont conscients de vivre des « situations a risque » qui decoulent majoritairement de l'inapplication des lois relatives a leur mode de vie. L'organisation et les comportements qu'ils adoptent eut-egard a leur habitat caravane permet d'affirmer que celui-ci n'est pas en tant que tel generateur d'inegalites de sante, mais que celles-ci sont bien plus a attribuer au traitement accorde, par les pouvoirs locaux, a cet habitat mobile et a la population qui y est associee. |