Évaluation des états mentaux à risque de transition psychotique dans un échantillon de jeunes détenus de sexe masculin en Tunisie

Autor: A. Labidi, M. Cheour, Rym Ridha, Feten Fekih-Romdhane
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: L'Encéphale. 46:348-355
ISSN: 0013-7006
Popis: Resume Introduction La prevalence de troubles psychotiques en population carcerale est superieure a celle de la population generale. Des recherches recentes ont demontre que le depistage precoce est realisable en milieu carceral, et qu’environ 5 % des detenus depistes ont repondu aux criteres d’ultra haut risque de psychose. Notre objectif etait d’evaluer le risque de transition psychotique dans un groupe d’hommes nouvellement incarceres dans la prison civile de Jendouba, et d’analyser l’association entre le risque de transition psychotique et les donnees sociodemographiques et la consommation de substances psychoactives chez ces hommes. Methode Nous avons mene une etude transversale aupres de 120 prisonniers. La Comprehensive assessment of at-risk (CAARMS) a ete utilisee pour evaluer l’etat a risque de psychose et l’echelle de fonctionnement social et professionnel (SOFAS) a permis d’evaluer le niveau de fonctionnement des participants. Resultats Nous avons objective une prevalence des sujets repondant aux criteres d’etat mental a risque de 21,3 %. Les sujets UHR avaient significativement plus d’antecedents familiaux psychiatriques (p = 0,035) et plus d’antecedents personnels de tentative(s) de suicide (0,035) et d’automutilations (p = 0,013) par rapport aux non-UHR. L’autoevaluation clinique a trouve une depression et une anxiete significativement plus prononcees dans le groupe UHR (p = 0,020 et p = 0,035, respectivement). Par ailleurs, le fonctionnement social et professionnel etait significativement plus altere dans le groupe UHR (p = 0,007). Les sujets UHR consommaient significativement plus de cannabis au cours de la vie (p = 0,015) ainsi qu’au cours de 12 derniers mois (p = 0,022), et avaient une frequence significativement plus elevee d’usage de cannabis (p = 0,01) par rapport aux non-UHR. Conclusion Les equipes de sante mentale en milieu penitentiaire sont confrontees au defi d’identifier les detenus qui ont besoin de services de sante mentale et de fournir des soins precoces a ce groupe vulnerable ; ce defi offre une occasion unique d’intervention aupres d’une population qui ne pourrait peut-etre pas en beneficier autrement.
Databáze: OpenAIRE