Granulomatoses apparues après une hémopathie : étude de 13 cas

Autor: P. Faurie, K. Sadoune, Hervé Ghesquières, Amine Belhabri, F. de Charry, Emmanuelle Nicolas-Virelizier, Jean Ninet, Catherine Sebban
Rok vydání: 2015
Předmět:
Zdroj: La Revue de Médecine Interne. 36:A50-A51
ISSN: 0248-8663
Popis: Introduction L’association lymphome-sarcoidose est a present bien etudiee, dans ce cas la sarcoidose precede le lymphome. Cependant, la presence d’un granulome chez des patients deja porteurs d’une hemopathie ne doit pas faire conclure trop hâtivement a une sarcoidose. La mise en evidence de lesions granulomateuses au cours du suivi de ces patients pose donc au clinicien plusieurs difficultes, entre crainte de passer a cote d’une rechute du lymphome et risque de conclure a tort a une sarcoidose. Patients et methodes Nous rapportons une etude retrospective unicentrique, a propos de 13 cas pris en charge pour une hemopathie lymphoide au centre Leon-Berard (Lyon), chez qui etaient retrouvees au cours de la prise en charge des lesions granulomateuses. Les patients avec un antecedent avere de sarcoidose etaient exclus. Le type d’hemopathie, son traitement, le statut de la maladie au moment du granulome, le delai d’apparition du granulome par rapport a l’hemopathie, les symptomes associes, les anomalies biologiques, la fixation de l’hemopathie et du granulome au Pet scan (evaluee par le SUV), l’etiologie finalement retenue et l’evolution sont rapportes. Resultats Les differents sous-types de lymphomes rencontres comprenaient 10 lymphomes non hodgkinien, dont 3 lymphomes T, et 3 lymphomes de Hodgkin. Le delai median d’apparition du granulome etait de 23 mois (4–128 mois). Les etiologies de ces granulomatoses etaient variees : 4 sarcoidoses, 2 tuberculoses, 2 rechutes de l’hemopathie, 1 allergie medicamenteuse, 1 enteropathie inflammatoire, 1 granulome annulaire generalise et 2 granulomes reactionnels isoles c’est-a-dire sans etiologie retrouvee. Lors de la decouverte du granulome, 38,5 % des patients presentaient une alteration de l’etat general, et 46,1 % presentaient d’autres symptomes : arthralgies, dyspnee, uveite anterieure, toux. Au niveau biologique il existait une elevation de l’enzyme de conversion de l’angiotensine dans 46 % des cas, une elevation de la CRP dans 46 %, et tous les patients avaient une calcemie normale. Le SUV moyen pour les hemopathies etait de 20,65 (4,8–40,5), alors que le SUV moyen pour les granulomatose etait de 8,1 (4,9–10,5). 7 patients ont beneficie d’un traitement specifique (corticotherapie, antibiotherapie). Au cours du suivi seuls 2 patients ont rechute et un patient est decede. Le delai median de surveillance etait de 33 mois (3–127 mois). Conclusion Au cours des lymphomes, des lesions granulomateuses peuvent etre mises en evidence au cours du suivi d’un patient, posant alors le probleme de l’etiologie de la granulomatose : il faut savoir traquer une recidive de l’hemopathie, ou rechercher une infection opportuniste favorisee par l’immunodepression cellulaire. La fixation au Pet scan pourrait aider a differencier un granulome d’une rechute de l’hemopathie : localisation differente, evolution dissociee avec apparition de nouvelles fixations et regression des anciennes fixations, fixation moins intense. Ainsi, le diagnostic d’une authentique sarcoidose ou d’une reaction granulomateuse idiopathique ne doivent etre que des diagnostics d’elimination, le praticien ne doit pas hesiter a re-biopsier tout patient qui semble rechuter.
Databáze: OpenAIRE