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Objectif Rapporter le cas d’un homme de 25 ans decede suite a un accident de la route apres consommation de stupefiants. La recherche standard des stupefiants, realisee au CHU de Rennes, revele une consommation de cannabis (THC : 15,7 ng/mL, THCCOOH : 58,2 ng/mL). Le contexte conduit les enqueteurs a extraire les donnees du telephone portable de la victime. Un SMS echange avec son dealer fait etat de la consommation d’un NPS. Une seconde requisition est adressee a l’IRCGN pour la recherche de « stupefiants de type amphetaminique et autres drogues de synthese ». Ce travail presente la methodologie utilisee pour mettre en evidence l’α-PBP et 2 de ses metabolites, ainsi que l’interet du criblage des NPS dans des situations suspectes. Methodes Deux criblages ont ete realises. Le premier, dedie aux NPS amphetamine-like [1] , consiste en une analyse par CG-SM apres derivation par l’HFBA, et repose sur l’utilisation de 2 bibliotheques de spectres, la MPW 2011 et la SWDrug, plus actualisee en termes de NPS. Le second criblage est plus large, avec une analyse en CG-SM apres acetylation associee a une analyse en CLHP-SM2 sur un QTRAP4500 (Sciex) en mode cible et non cible. Resultats Les 2 criblages en CG-SM revelent la presence de 2 substances ne derivant pas, aux spectres peu informatifs (un seul ion est pertinent : 112 et 126 m/z), et pour lesquelles le logiciel donne comme alertes l’α-PBP et l’α-PVP respectivement. Ces substances n’etant pas repertoriees dans notre recherche ciblee, leurs ions pseudo-moleculaires, a savoir l’ion 218 m/z pour l’α-PBP, et l’ion 232 pour l’α-PVP, sont recherches dans notre screening large. Seul un pic semblant correspondre a l’α-PBP est mis en evidence. Un article presentant les spectres CG-SM et CLHP-SM2 de l’α-PBP et de 2 de ses metabolites est trouve dans la litterature [2] . L’analyse CLHP-SM2 a ete realisee sur un analyseur similaire (QTRAP 3200) avec une ionisation et une fragmentation equivalentes, les spectres sont comparables. Notre analyse CLHP-SM2 semble confirmer la presence d’α-PBP, mais aussi de ses metabolites, le 2-oxo-α-PBP et le 2-hydroxy-α-PBP. Enfin, le spectre en CG-SM comportant l’ion 126 est similaire a celui du 2-oxo-α-PBP. Ces elements tendent a affirmer la consommation d’α-PBP. Malheureusement, en l’absence de standards, les spectres et temps de retention n’ont pu etre confirmes. Conclusion L’α-PBP est une cathinone de la sous-famille des pyrrolidinovalerones de seconde generation, dont le chef de file est l’α-PVP, mise en evidence pour la premiere fois en France en 2013 lors d’une saisie. Dans ce travail, nous rapportons le premier cas impliquant son usage dans un accident de la circulation. Classee sur la liste des stupefiants, sa presence dans le sang d’un conducteur temoigne d’un usage et confirme l’infraction a la legislation sur l’usage de stupefiants dans le cadre du code de la route. Enfin, ce cas illustre une nouvelle fois la necessite de rechercher les NPS lors dans les cas d’accident mortel avec suspicion de consommation. |