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La voix de l’enseignant, comme celle de l’auteur de fiction, transmet un univers, évoque un monde. En effet, la description des us et coutumes, des concepts ou de la vie matérielle dans telle ou telle culture, passe généralement par une explication. Le locuteur natif, intégré dans ses repères familiers du quotidien, n’a guère besoin de cette explicitation. Le poids de la familiarité et de la routine, la précision évocatrice du vocabulaire culturel, sont suffisants pour lui. En outre, pourquoi s’ingénier à décrire et à définir ce qui est normal et ordinaire, donc apparemment sans relief ni intérêt ? Le reale se suffisant à lui-même, comment le traduire ? Comment l’enseigner ? L’injonction déictique et dénominative formulée par l’enseignant ou l’auteur, selon le lexique utilisé, ouvre les portes d’une représentation intérieure déterminée par la connaissance préalable d’un vocabulaire spécifique ou général chez le récepteur même du message. Richesse ou pauvreté du lexique chez le récepteur, spécificité et puissance d’évocation du vocable utilisé par le transmetteur pour traduire le lexiculturème sont au cœur de la question de l’enseignement des realia. Dans certains cas, il est possible de proposer une illustration du référent. Dans les cas les plus complexes, touchant aux questions abstraites, il faut procéder par explications et approximations successives. Nous nous interrogerons sur l’enseignement des realia relatifs à la péninsule coréenne, à travers un échantillon touchant à l’architecture, la nourriture, à des thèmes littéraires ou au vocabulaire historique. Notre démarche s’inscrit comme un retour d’expérience portant sur une dizaine d’années d’enseignement de la civilisation coréenne. Autrement dit, il s’agit d’explorer le lien indissociable entre didactique des langues et apprentissage de la culture. Dans ce cadre, quelles formes devrait adopter le cours de civilisation, comme préalable ou comme soutien du cours de langue proprement dit, dans l’optique de l’enseignement des realia ? |