Ulcérations cutanées dues au gel de diclofénac

Autor: A. Mansouri, L. Bonnecarrere, F. Augey, C. Allombert-Blaise
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. 146:A156-A157
ISSN: 0151-9638
DOI: 10.1016/j.annder.2019.09.206
Popis: Introduction Les ulcerations cutanees iatrogenes sont bien decrites avec le nicorandil, le methotrexate, l’acide retinoique tout trans. Nous presentons un cas exceptionnel d’ulcerations cutanees a predominance scrotale imputable au gel diclofenac. Observations Patient de 89 ans aux antecedents d’insuffisance cardiaque, canal lombaire etroit, spondylarthite ankylosante depuis 2014 traite depuis plusieurs annees par furosemide, dabigatran, bisoprolol mirtazapine, paracetamol + codeine, tamsulosine, acide zoledronique. Il presentait depuis septembre 2016 une douzaine d’ulcerations cutanees peu douloureuses de 2 a 5 cm de diametre dispersees sur le tronc, les fesses et le scrotum, non ameliorees par les mesures de decharge ni les soins locaux. Le patient etait vu dans le service en octobre 2017 avec une cicatrisation spontanee des deux tiers des ulcerations du tronc mais une aggravation de celles du scrotum ( Fig. 1 ). Une histologie d’une ulceration du dos montrait un aspect de bourgeon charnu et un infiltrat dermique lympho-plasmocytaire avec quelques eosinophiles. Le fils du patient nous apprenait en fin de consultation que son pere appliquait dans la region lombaire depuis octobre 2015 mais surtout depuis janvier 2017 une quantite croissante de diclofenac emugel (diclofenac 1 %, diethylamine) atteignant 6 tubes par mois. Son arret permettait une cicatrisation complete en deux semaines. Une courte rechute survenait un mois plus tard apres utilisation intensive d’Algesal superactive (ac salycilique, diethylamine, myrtecaine) dont l’utilisation plus moderee permettait une guerison definitive. Discussion Les causes les plus frequentes d’ulcerations cutanees ne sont pas iatrogenes mais mecaniques, vasculaires, infectieuses, tumorales ou inflammatoires (maladie de Behcet, pyoderma gangrenosum…) ou infectieuses. Les RCP du diclofenac gel ne mentionnent qu’un risque tres rare d’ulceration. Dans notre cas, bien que les ulcerations n’aient pas concerne la zone d’application du gel, la guerison rapide apres arret du diclofenac et l’absence d’autre etiologie plaident pour son imputabilite, consideree comme possible par le Centre regional de pharmacovigilance. Dans la base nationale de pharmacovigilance sont trouvees 6 observations d’ulcerations cutanees apres des applications topiques de diclofenac. Pour quatre d’entre elles les lesions sont situees sur le site d’application, pour les deux autres cas a distance du site d’application, sur la sphere genitale. Dans la litterature est rapporte un cas d’ulcere scrotal chez un patient traite par methotrexate et diclofenac pour lequel la responsabilite des deux medicaments etait evoquee. Les ulcerations ano-rectales etaient classiques avec les suppositoires de diclofenac qui ne sont plus commercialises en France. Conclusion Des ulcerations cutanees inexpliquees notamment scrotales doivent faire rechercher par un interrogatoire rigoureux une cause iatrogene, incluant l’utilisation topique d’AINS.
Databáze: OpenAIRE