Description de l’épidémie de tularémie dans notre département en 2018 et organisation d’une table ronde des acteurs concernés

Autor: N. Cesbron, Thomas Guimard, O. Colin, R. Bernardon, H. Lepoivre, R. Ollivier, S. Bourdon
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Médecine et Maladies Infectieuses. 49:S5
ISSN: 0399-077X
DOI: 10.1016/j.medmal.2019.04.030
Popis: Introduction La tularemie est inscrite sur la liste des maladies a declaration obligatoire (DO) depuis 2002. Elle connait en 2018 une augmentation de son incidence en France et particulierement dans notre departement. Il existe des caracteristiques cliniques et des facteurs d’expositions nouveaux qu’il est important de confronter aux donnees veterinaires. Materiels et methodes Une etude descriptive des DO de tularemie en Vendee en 2018 est realisee. Les informations cliniques, les facteurs d’exposition, la repartition geographique des lieux de residence ont ete etudies. Les donnees ont pu etre comparees a celles de la periode 2010–2015 ainsi qu’au donnees de surveillance veterinaire de la maladie sur les lagomorphes (reseau SAGIR). Une table ronde a reuni les differents acteurs concernes par la zoonose afin d’identifier des axes de recherche et de prevention : cliniciens et biologistes, epidemiologistes de l’ARS et de Sante Publique France, veterinaires du Laboratoire departemental de l’Environnement et de l’Alimentation participant au reseau SAGIR et de la Direction Departementale de la Protection des Populations, et les representants de la federation de chasse. Resultats En 2018, 27 cas de tularemie ont ete declares dans notre departement, 29 dans notre region. Les formes (ulcero)ganglionnaires restent les plus frequentes, survenues principalement pendant une periode humide de janvier-fevrier. 7 cas etaient rapportes suites a des trails et courses d’orientation. Les formes pleuro-pulmonaires etaient en augmentation par rapport aux annees precedentes (7[26 %] vs 4[23,5 %]). Elles sont survenues de mai a septembre. Des formes septicemiques sont decrites avec 2 cas de deces chez des patients cirrhotiques ainsi qu’une endocardite. Le diagnostic est pose par culture de Francisella tularensis chez 5 patients (18,5 % vs 0 %). Seulement 2 cas rapportent une exposition directe a des lagomorphes. L’analyse par PCR des rates de lievre confirme la forte presence de la maladie animale (11/38 soit 28,9 % des analyses). La distribution geographique cas-lievres/cas-humains montre une repartition homogene de la maladie dans le departement sans cluster identifie. Conclusion La surveillance de la tularemie en 2018 dans notre departement a montre une situation inhabituelle : forte augmentation d’incidence, nouveaux facteurs d’expositions ruraux, formes graves septicemiques ou pulmonaires, agent isole plus frequemment en culture chez les patients. Des reservoirs animaux non identifies (rongeurs), les changements climatiques, les modifications des pratiques agricoles pourraient influencer ces bouleversements. Il est projete d’effectuer des actions de prevention aupres des chasseurs, des clubs de course a pied. Il est projete un depistage plus exhaustif de la maladie sur les lagomorphes ainsi qu’une recherche de portage sur d’autres rongeurs.
Databáze: OpenAIRE