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La catatonie est un syndrome affectant 10 a 20 % de la population psychiatrique [1]. Il associe differents signes tels que la rigidite, des comportements repetitifs, le mutisme. Les troubles de l’humeur et la schizophrenie sont deux causes majeures de catatonie en psychiatrie. Les benzodiazepines (BZD), et notamment le lorazepam, constituent un traitement symptomatique efficace dans la plupart des cas. Des doses allant jusqu’a 24 mg par jour sont parfois necessaires, permettant un taux de reussite de 70 a 80 % [2]. L’electroconvulsivotherapie (ECT) peut etre utilisee en cas d’echec, avec un taux d’efficacite avoisinant les 85 %. Nous presentons ici un cas de catatonie ne repondant que partiellement a une posologie deja elevee de lorazepam. Nous rapportons un cas de catatonie chronique chez une femme de 62 ans, presentant des troubles du comportement depuis 12 ans. Un syndrome de Diogene et la catatonie sont presents depuis 6 ans suite au deces de son mari. Les autres antecedents sont marques par une hypertension arterielle et un retrecissement aortique (Rao) serre avec indication chirurgicale, decouvert au decours d’une decompensation cardiaque globale. Une hospitalisation en cardiologie a ete a l’origine d’une aggravation des troubles de la patiente. Cet etat catatonique, confirme par le test au zolpidem, complique une probable psychose chronique, la patiente ne beneficiant d’aucun suivi psychiatrique. Le lorazepam, deja prescrit a domicile a la posologie de 0,5 mg 3 fois par jour, a ete augmente progressivement jusqu’a la dose journaliere de 30 mg, grâce a laquelle l’amelioration de l’etat catatonique n’a ete que partielle (score BFCRS passant de 28 a 17). La realisation de seances d’ECT a ete discutee mais etait problematique du fait du stress induit et du risque chez cette patiente presentant un Rao serre. La memantine a la posologie de 10 mg a alors ete introduite puis augmentee a 20 mg par jour conduisant a l’amelioration clinique. En cas d’inefficacite de l’utilisation de BZD, l’ECT reste le gold standard. Toutefois, des alternatives existent en cas de non consentement du patient, d’ECT non disponible ou de rapport benefice-risque non favorable. Par leur antagonisme au recepteur NMDA, la memantine et l’amantadine sont deux pistes therapeutiques pouvant s’averer efficaces [1,2]. Il convient de toujours evaluer le rapport benefice-risque propre a chaque patient avant toute augmentation de posologie des BZD et la mise en place de seances d’ECT. |