Résultats de l’étude Corticoïdose. Étude prospective multicentrique randomisée comparant l’efficacité et la tolérance des bolus de méthylprednisolone dans la sarcoïdose rénale

Autor: D. Verhelst, Jean-Jacques Boffa, Groupe sarcoïdose francophone, Michel Delahousse, E. Krastinova, Evangeline Pillebout, T. Simon, Vincent Audard, Matthieu Mahevas, Eric Daugas, D. Guerrot, Dominique Valeyre, L. Vrigneaud
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: La Revue de Médecine Interne. 38:A43
ISSN: 0248-8663
DOI: 10.1016/j.revmed.2017.10.308
Popis: Introduction Le traitement de la nephropathie tubulo-interstitielle granulomateuse (NTIG) au cours de la sarcoidose est mal codifie. Son evolution est grevee d’une insuffisance renale chronique chez deux tiers des patients. La plupart des series retrospectives ont montre une efficacite relative de la corticotherapie orale entre 0,5 et 1 mg/kg/j. Deux etudes retrospectives ont suggere l’interet de l’utilisation des bolus de methylprednisolone (MP) pour ameliorer la fonction renale, mais cette strategie therapeutique n’a jamais ete validee de facon prospective. Patients et methodes L’etude corticoidose est un essai prospectif randomise multicentrique ouvert comparant l’efficacite sur la fonction renale des bolus de methylprednisolone a une corticotherapie orale. Les criteres d’inclusion etaient les suivants : âge > 18 ans avec une insuffisance renale aigue avec un DFGe 0,25 mg/kg equivalent prednisone et/ou un immunosuppresseur dans le mois precedant etaient exclus ainsi que les patients avec une insuffisance renale chronique preexistante severe (DFG Resultats Quarante patients (28 hommes, 12 femmes), âges en mediane de 59 ans [45–68] ont ete inclus dans 21 centres. Une patiente a ete exclue pour une tuberculose bacillifere. Quinze patients (75 %) du groupe A (bolus) presentaient une sarcoidose mediastino-pulmonaire, et 12 (60 %) dans le groupe B, 8 patients (32 %) presentaient plus de 3 atteintes de la sarcoidose dans le groupe A, et 10 patients (40 %) dans le groupe B. La biopsie renale mettait en evidence des granulomes epithelioides chez 70 % des patients. Le chiffre median de la calcemie ne differait pas entre les deux groupes (2,58 [2,43–2,82] vs 2,59 [2,42–2,89]), l’hypercalcemie etait systematiquement traitee par hyperhydratation avant l’inclusion dans les deux groupes. Cinq patients dans chaque groupe (25 %) presentaient une leucocyturie aseptique associee ou non a une hematurie microscopique. Le DFGe avant traitement etait de 25 (22–37) mL/min/1,73m2 pour le groupe A (bolus), et de 22 (17–40) mL/min/1,73m2 pour le groupe B (p = 0,3). A 3 mois, le DFGe median etait de 45 (39–64) mL/min/1,73m2 dans le groupe A et de 45 (34–73) mL/min/1,73m2 dans le groupe B. Le nombre de patients atteignant le critere de jugement principal etait significativement plus eleve dans le groupe ne recevant pas de bolus (16/20, 80 %) compare aux patients recevant des bolus de MP (10/20, 50 %, p = 0,047). Le nombre d’effets secondaires ne differait pas de facon significative entre les deux groupes (diabete : groupe A [n = 2], groupe B [n = 3], prise de poids : groupe A [n = 4], groupe B [n = 9], infections : groupe A [n = 1], groupe B [n = 2]). Conclusion Contrairement aux resultats des etudes retrospectives anterieures, l’etude corticoidose suggere fortement que les bolus de methylprednisolone n’apportent pas de benefice therapeutique supplementaire a la corticotherapie orale seule pour ameliorer la fonction renale au cours de la NTIG de la sarcoidose.
Databáze: OpenAIRE